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19 septembre 2011 1 19 /09 /septembre /2011 12:19

            Belle prise

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     Fin août. Réunion annuelle de vieux copains. Pas pour la pêche : il faut varier les plaisirs. Mais comment aller à l'océan sans prendre les cannes ? Retrouvailles donc à Oléron pour faire le bilan d'une année de plus.

   Vieux copains éparpillés dans l'hexagone dont un seul a su garder son épouse. A moins que ce ne soit une seule épouse qui ait su garder son mari...Allez savoir !

   Mais être marié entraine des contraintes : c'est le couple M&M qui reçoit J-P...,Y...,R...,et moi-même. A leur résidence d'Oléron, coin très apprécié des gars du Nord. Il fait un peu frisquet, en cette fin du mois d'Août, et il faut bien viser les jours de sortie en bateau : le "rond dans l'eau classique". Boyardville, passage entre le fort Boyard et l'île d'Aix que l'on contourne, avec arrêt pour la bière sur l'île, et retour au port. Le temps d'une marée. A la voile, bien sûr.

   Fort de mon expérience récente aux Bijagos, je sors la canne qui n'a connu que les carangues de l'îlot de Kéré : un moulinet Shimano 10000 avec tresse de 20%  ( je crois... ) terminé par le fluococarbone de 80% qui a servi à prendre le dernier baracudas , sur une canne Garbolino 5 brins 60gr. Un peu prétentieux pour le golfe de La Rochelle, mais je ne me sens pas le courage de refaire le montage. Au bout, un poisson nageur.

    Temps ensoleillé, vent timide. Peut-être une force deux. Le bateau, un "océanis 32", se traine lamentablement. à 3 noeuds à peine. Il faut sacrément border pour le faire giter en remontant au près. Y... est à la manoeuvre : aucun risque. Les autres somnolent, se laissant doucement bercer...

   J'envoie mon poisson loin derrière, et je laisse filer un bon moment. Moulinet réglé, je pose ma canne contre le balcon arrière, talon coincé sous mon genou. Nous sommes cinq à rêvasser au soleil. Aujourd'hui, faut pas compter faire le tour de l'île d'Aix. Ce sera : voir  le fort Boyard et retour. La mousse, nous la prendrons après, au port.

   A babord, des voiles. A tribord, d'autres voiles. Derrière, trois jet-skis qui déchirent l'air et l'eau. Du boucan comme dix tronçonneuses réunies ! Ca claque l'eau : de quoi faire un jeux d'osselets de la colonne vertébrale ! Mais il y en a qui aiment. Et je parirais qu'ils n'ont même pas besoin du permis . Quand je pense que nous, pauvres pêcheurs, il nous à fallu nous taper un stage de 3 jours et donner 250€ pour obtenir le papier rose. Pour le moindre barcot qui se traine, poussé par un moteur d'à peine plus de 6CV

   En fait, moi je ne les vois pas. Je les entends à peine, à travers les brumes de mon sommeil.

   Un grand coup sous le genou... La canne coincée glisse...Le moulinet se met à chanter....( pour moi, le chant des carangues !! ) Je bondis sur ma canne qui décolle, me glisse des mains . Un vrai remake du" vieil homme et la mer" ! Le moulinet se coince dans le balcon arrière...Un coup de pot, sinon, tout partait à la mer. La bobine se vide toujours...La main dessus, je freine à mort...Rien à faire. La canne menace d'exploser, mais elle est vaillante et tient le coup. Du regard, je suis la tresse qui part très loin, avec au bout... un jet-ski ! Seul. Les deux autres sont loin devant. Il vrombit toujours, mais il n'avance plus. Le copain, à la barre du voilier, met dans l'angle mort pour l'arréter. Je met la canne horizontale, bloque le moulinet et attend la casse...Impossible. J'arrive à bloquer la bobine et me voilà en train de pomper...Je ramène le jet-ski qui a calé! Pourtant, d'après les hurlements et les mouvements désordonnés, mais violents, du propriétaire, je peux vous dire qu'il se défend bien, l'animal ! Les deux copains viennent à son secours. Ca s'agite fort, là bas, à plus de 100m. On sent de la nervosité dans le banc. Je pompe toujours...Je ne sais si c'est  le paquet de jet-skis ou le bateau qui bouge, mais c'est sûr,  ça se rapproche. Et tout à coup, plus rien...C'était un peu trop gros por moi. Cassé ? Ben non ! Décroché ! Le leurre me revient, intact

   Et pendant que le jet-ski reprend son souffle--au moins 10mn avant de repartir--Y...imperturbable à la barre prend le vent, et vogue la galère... Merci J-P... : pour notre voyage aux Bijagos, c'est du matos sétieux que tu m'as vendu.

    Et un copain de clôturer en disant :" heureusement que nous étions tous là pour voir... Si tu nous l'avais raconté, on ne t'aurai jamais cru ! ". Parce qu'on a un peu d'accent, ils croient tous, ces gens du Nord (au delà de la ligne Bordeau- Avignon ) que nous ne racontons que des galégeades !  

 

 

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                        Chute   libre

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           Cette année,c'est à peine si je suis allé taquiner les rares truites restant dans nos rivières. Mes genoux craquent comme de vieux cardans de 4L. Et en plus, ils me font mal. Avant d'effectuer le changement du droit, prévu  dans deux mois, je décide de tenter un dernier coup...

   Léger de coeur et frigant de corps, j'enfourche mon camping-car et fonce vers l'Espagne. Seul. Je n'aime pas étaler ma décrépitude devant les copains. De l'autre côté de la frontière, sous l'Andore, il existe un coin où les truites sont belles, grasses et malgré tout, vaillantes. Des arc-en-ciel, bien sûr, mais bien élevées. La rivière est douce, avec plats et plages gravillonnées.... Un coin bien pépère.

   Rendez-vous pris au téléphone, au premier bistrot, avec le responsable des permis de pêche qui me fera faire le tour, content de me montrer les grosses mémères qui fainéantent au soleil dans une eau trop basse, trop claire, trop calme et sans doute trop chaude...

   Installation de mon camping-car dans un coin reculé, pas loin de l'eau. A l'endroit où la rivière est le moins accessible: canalisée pour contenir les inondations. On marche 5m au dessus du lit de gravier.Pour descendre, pas d'escalier avec rambarde et tout et tout, pour handicapé débutant...

   Appuyé sur ma canne --mon bâton de wadding--posant mon cul rocher après rocher, j'arrive à l'eau et commence à dérouler la soie. Mouvement de toute beauté, plein de légèreté et d'élégance....sauf qu'il y a des arbres où va s'accrocher ma première mouche! Casse et rmonte....Pas plus petit que 16. Et montée avec un passe fil. Claire pour la voir sur l'eau. Ce ne sont pas les poissons qui commandent, mais moi qui décide !  Le monde à l'envers !  Pour arranger le tout, il y a des ablettes partout : pas la peine de mettre un cul-de-canard : sitôt posé, sitôt aspiré et rendu dans l'état d'un morceau de coton mouillé. Je pique,  malgré tout,  une  arc de 35cm environ, qui fait une magnifique chandelle digne d'une autochtone de la Firehole du parc de Yellowstone, au Montana. Décrochée. La seconde, je la ramènerai...pour la relâcher. Je suis sur un parcours " sin muerte ". Et quand bien même...

   La soirée avance. Je rmonte sur la digue pour chercher un fond de plat pour le coup du soir. Gros gobage sous moi. Pas facile de descendre.Entre rochers, branches et roncier, il y a une trace. Je m'approche sur le premier caillou, pose ma canne sur le second à 30cm plus bas. Je m'appuie tout en avançant...un pied dans le vide...Et...la canne s'enfonce lentement, glissant entre les pierres... Dans la fraction de seconde qui suit, j'ai jeté mon fouet mis mes deux bras en avant et...je plonge ! Poitrine en premier sur le premier rocher, je bascule cul par dessus tête. Je rebondis une ou deux fois et, entre branches et ronces atterris 5 m plus bas.Tête au sol, le reste quelque part au dessus... sonné...je souffle... Pas facile de remettre en place le haut, le bas, la droite, la gauche. La bulle de mon niveau dans le cerveau est tout éparpillée. Première chose : bouger. Ok. Tout fonctionne, même si ça grince un peu. J'arrive à me mettre droit; à remettre le gilet de pêche dans le bon sens. M'ont suivis : fond de canne avec moulinet. Le reste est resté à mi-chemin. Seulement déboîté. La bête sort du taillis meurtrie, mais entière. J'ai même récupéré soie, bas de ligne et mouche. En cinq secondes tout est rmonté et je tente ma chance là où était le gros gobage. Quand je fouette, ça fait un peu mal à gauche : une chance, je suis droitier ! J'ai une pensée pour ma chute au Maroc où le tendon de l'épaule gauche s'était arraché. Il a tenu le coup, car c'est plutôt sous l'épaule que j'ai mal. La truite qui gobait, cause de tous mes maux, est allée se balader ailleurs...Heureuse de son forfait.

   Il fait noir. C'est l'heure de revenir au camping-car. Soigner ses douleurs, car il y en a un peu partout. Sans doute une déchirure inter-costale à gauche. Problème : comment retrouver le passage dans le noir ? Je fais deux ou trois aller et retour. Nuit noire. Pas de lune. Et devant moi, un talus de 5m où je ne distingue rien. J'aperçois une vague clarté, un endroit un peu plus dégagé. Canne pliée, je grimpe à quatre pattes entre branche et ronces. Je me sens sanglier, très solitaire ! Je monte. Je suis presque en haut quand lache une branche dans ma main , et glisse mon pied droit de sur une pierre. Et je repars vers le bas, cul en premier pour atterrir presque délicatement, couché sur le dos, dans l'herbe grasse. Recommence ! Et cette fois, j'arrive jusqu'au bout, tout doucement. Et lentement jusqu'au camion.

   Quitter gilet, chaussures et waders," frère Jacques" ( les initiés comprendront ) et c'est avec un immense soulagement que je me sers un bon, très bon apéritif !

   Une envie bien naturelle me prend. J'ouvre la porte et enjambe mes chaussures pas rangées.Mon orteil droit s'emberlificote dans la lanière du nu-pieds. Et c'est reparti pour la troisième fois ! Au sol, je sais qu'il y a de la paille. Mains en protection, tête et épaule gaugue -- encore ! -- rentrées, j'effectue le plus magnifique roulé-boulé de ma vie et, sur mon élan, je me retrouve debout. Comme aux plus beaux jours de ma jeunesse, en salle, sur le tapis de sol. Pourtant, je suis parti de haut, et j'aurais bien pu " m'esclaffer" comme une wassingue mouillée. Je sais : d'aucun médiront qu'ayant la forme d'une grosse boule, c'est plus facile !  Que nenni !  Je me sers donc un second apéro. Faudrait voir à ne pas tomber trop souvent, ce soir......

   Le lendemain matin : dur, très dur. J'ai mal partout. Aujourd'hui, sur cette portion rivière, la pêche est fermée le mercredi. J'ai projeté de faire du tourisme. J'hésite. Bien calé derrière le volant, ça a l'air d'aller. Je démarre, et à la sortie de la piste j'hésite...,et finalement, je met le cap au Nord, vers l'Andore et la France.

   Arrivé dans la soirée. La nuit suivante, même dans un bon lit, ce sera très difficile. Le lendemain,tobib et radio ; une côte cassée ! Voilà pourquoi ça fait mal. On me prédit un mois et demi de convalescence. C'est bien. Juste le temps qu'il me reste avant l'opération destinée à me changer le genou droit..... Pour le gauche, on verra plus tard.

 

PS : Mes amis, ne dites jamais à mes proches que je suis tombé trois fois ; je ne leur ai parlé que de ma première chute...Ca leur rappellerait trop ça...Divers 012

.

 


 


 


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