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17 avril 2016 7 17 /04 /avril /2016 20:53

Après un redoux en Février, le temps s'est franchement mis à la pluie et au froid. La sortie est fixée depuis longtemps; nous démarrons en camping-car pour un grand tour: l' Aragon avec Méquinenza, l'Estremadura avec Orellana et le Portugal avec Alquevera. Toujours avec B....

La route pour Mequinenza, le camion la connait . 14h: arrêt habituel dans le Val d'Aran pour le repas et vers les 20h, nous voilà arrivés au camping de Caspe. Nous sommes en pays connu, quasiment toujours à la même place ! Surprise : certains "pays" sont là. D'aucun ont même amené leur épouse.Renseignements pris, la pêche est franchement mauvaise ! Pas à cause d'elles, je vous rassure !

Vers Mequineza, Orellana, Alquevera....

Nous avons loué une barque pour deux jours. Sur le lac, nous sommes en pays de connaissance : nous partons vers l'amont, vers des "plages" où nous avons déjà réussi de beaux tableaux. Mais l'eau, trouble au départ devient de plus en plus chargée. Les Pyrénées, encore recouverts d'une neige de fin de saison abondante, dégoulinent jusqu'au lac. Des roseaux secs flottent tout autour de nous. Rien de bien engageant.Deux heures de pêche dans ce bourbier et, poignée en coin, nous repartons vers l'aval, sous le monastère

Vers Mequineza, Orellana, Alquevera....

Pour la qualité de l'eau, c'est nettement mieux. Pour la pêche, c'est aussi mauvais. Pendant des heures, nous agitons notre leurre souple. B... prendra une belle perche que nous mangerons ce soir.

Vers Mequineza, Orellana, Alquevera....

et un sandre d'environ 70cm.

Vers Mequineza, Orellana, Alquevera....

Moi, comme on dit, je fais "tôle" ! Rien ! Pas un décrochage, pas une attaque....Retour au camping; comparaison des résultats. Quelques habitués ont tiré leur épingle du jeu avec huit à dix prises par bateau. Nous prenons, comme chaque fois, une leçon des "nantais" qui viennent à cette époque depuis des années. Heureusement - si l'on peut dire ! - les "capotes sont nombreuses, et les résultats très variables.

Evidemment, une rencontre impromptue de copains, ça se fête ! Apéro pour tous.

Repas du soir : B... au bout de la queue de la poêle fait griller les filets de la perche, puis pour moi, c'est la plonge. Et au lit. Comme d'hab, quoi ...

Le lendemain, sous un soleil voilé, nous partons vers l'aval, prenons le passage sous le monastère, en eau seulement quand le lac est plein. Nous nous enfonçons en bout d'une anse. Il paraît que les sandres sont tout au bord, sous les arbres aux branches immergées. Arrêt brusque sur une chasse. B... est au leurre souple et moi au poisson articulé. Si, à l'endroit de la chasse, on ne fait rien, plus loin, sous un arbre, B... sort un sandre par...1m de fond ! Moi, toujours rien...

Vers Mequineza, Orellana, Alquevera....

Le vent se lève. Et à Méquinenza, quand il se lève, ce n'est pas à moitié ! La pêche devient difficile et diriger le bateau au moteur électrique devient quasiment impossible. Enfin, mon leurre se bloque. Ferrage et...casse ! Le bout de la tresse revient râpé et usée... Négligence ! Faudrait un peu mieux contrôler son matos !

Pique-nique dans un coin abrité, avec deux copains qui n'ont rien pris. Le vent est tellement fort qu'il est impossible de rester sur poste: nous rentrons. Sur une barque de 4,5m à fond plat, mieux vaut avoir enfilé des cirés. Ca cogne et ça mouille !

Aux résultats : les nantais", 15 pièces; nous : 1 et un tas de bredouilles. Vaut mieux bien le connaître, ce p... de lac ! On se retrouve tous dans un bungalow pour arroser ça !

Méquinenza n'était pour nous qu'une étape pour nous permettre de couper les 1300km à faire pour atteindre Orellana, en Estremadura.

Après quelques heures de route, un arrêt "café" est nécessaire. Sortie de l'autoroute, arrivée sur le rond-point.... et....plus de freins !! Heureusement, il n'y a personne et j'ai rétrogradé en seconde. Arrêt au frein à main devant le bistrot. Ca fait un peu froid dans le dos. Sous le capot, la pompe du système d'assistance au freinage pendouille lamentablement au bout d'une durite. Le boulon de fixation s'est tiré et la courroie se balade quelque part sur l'autoroute. Que cela ne nous prive pas de notre café, et surtout du serveur pour lui demander s'il connaît dans le coin un "taller de mécanico". Automatiquement, les trois clients du bar sortent leur téléphone et deux minutes plus tard, l'un d'entre eux nous informe que le garage citroen, à 12km plus loin peut nous recevoir. Moitié sur la chaussée et moitié sur la bande d'arrêt d'urgence, main sur la poignée du frein à main j'arrive dans une petite ville.Un passant que nous questionnons saute dans son 4x4 et nous ouvre la route jusqu'au garage.Plus que sympas, les gens ici ! A peine le camping-car est il arrêté qu'un gars a déjà sa tête sous le capot. Et c'est avec un grand sourire qu'il nous propose d'aller faire un tour, et que dans une heure tout sera réparé. .Même la patte de tension de la courroie qui, cassée, sera ressoudée. Et 50€ plus tard, nous reprenons la route.

Vers Mequineza, Orellana, Alquevera....

21h. Nous traversons Orellana par ses petites rues tortueuses, suivant le parcours balisé pour le camping "El Balcon de Orellana". La nuit tombe et...la porte est close ! Fermée avec chaîne et cadenas ! Nous passons la nuit sur un camping, près du barrage.

Au bistrot du port, le lendemain. Je tente de récolter quelques renseignements dans mon espagnol approximatif. La jolie serveuse aux yeux d'un bleu profond nous oriente vers des habitués du coin. Les conversations rapides s'entrecroisent, les téléphones sortent et en trois minutes, nous avons un bateau à louer. Le camping le plus proche est à 40km, qu'il faudra se taper deux fois par jour. Sous le barrage de Garcia de Sola où, il y a deux ans, un arbre s'était glissé subrepticement derrière mon camping-car, et s'était appuyé fortement contre mon porte vélo, le pliant définitivement !! La météo annonce du très mauvais temps pour deux jours. Nous reportons notre location. Deux jours à passer à se balader ou à pêcher du bord, sous la pluie. Reste à prendre la licence. Facile, nous dit on : toutes les banques la délivrent. Mais aucune n'a l'imprimé ! C'est un petit magasin de pêche qui nous fournira le papier que nous irons faire remplir dans un banque !

La ballade du jour nous mène à une plage, un débarcadère du lac Ciraja. Le nombre de voitures garées là , remorque au cul, est impressionnant. La qualité de certains bateaux aussi ! En Espagne (comme ailleurs) la crise n'est pas pour tout le monde. L'argent semble circuler ici aussi selon un principe étrange de vases communicants: du vide vers le plus plein !

Le lendemain, il tombe des trombes d'eau. Nous essayons quand même du bord. Battus par la pluie, dans nos cirés, nous essaierons toute sorte de leurres. Pour rien. Dans la même crique, du bateau, il y a deux ans nous faisions dans la journée une vingtaine de brochets chacun !

Retour au camping. Repas au restaurant tout en regardant un match de foot.

Le premier jour de pêche sur Orellana, par temps clair et frais

Vers Mequineza, Orellana, Alquevera....

se solde par un brochet de 60cm pour moi, et une bredouille pour B...

Vers Mequineza, Orellana, Alquevera....

Le lendemain, le temps est toujours clair, et il fait plus chaud. Les black-bass commencent à se promener, et nos leurres les font fuir ! Avec 12° l'eau est plutôt fraîche. Ce n'est pas ce qui va les rendre actifs. B... sort un leurre miracle pour les brochets. Sûr qu'il doit en faire, des miracles : à 25€ l'unité ! Premier lancé : noeud au bout de la canne et le poisson artificiel fait le plus beau - et le seul - vol plané de sa vie ! Lui, c'est un plongeant. Pas nous : nous le laissons au fond. Désespéré, je monte une écrevisse artificielle. Deux ou trois lancés plus tard, je cravate un brochet de 70cm.

Vers Mequineza, Orellana, Alquevera....

Persuadé d'avoir trouvé l'appas miracle, j'insiste avec mon bout de plastique noirâtre. Mais il ne faut pas rêver, il n'y avait qu'un seul affamé ! Et B... sera encore bredouille.

Le troisième jour, pas de jaloux : nous serons "capots" tous les deux ! Mais nous nous baladons. Jusqu'à la panne d'essence. Une réserve est prévue, alors tout va bien.

En tout, en cinq jours de pêche en barque et un jour à pied, nos avons pris cinq poissons. Pas généreuse, l'Espagne, cette année.

Nous poursuivons notre voyage vers le Portugal et le lac d'Alquevera. Ce sera une découverte. Direction Mérida, puis Badajoz. B... est au volant. Et l'autoroute défile, à 110km/h.... Dans le ronronnement du moteur se glisse subrepticement un petit sifflement.....

B... : "tu n'entends pas un drôle de bruit ?"

Moi :"justement, j'écoutais...."

Et là, d'un coup, un énorme bruit de ferraille ! Tout se bloque, tout s'entrechoque. Les pignons semblent de monter les uns sur les autres.... En débrayant, sur la lancée, B... arrive à se garer sur la bande d'arrêt d'urgence. Tiens, elle n'a jamais aussi bien porté son nom, celle là ! Levier de vitesses bloqué, moteur bloqué. Les vitesses ne passent plus... Cette fois, c'est de l'hyper sérieux. Sous le capot, tout est toujours en place. C'est dans les tripes que ça se passe. Fini, pêche et poissons. "je ne connaîtrai toujours pas le Portugal" se lamente B... Et moi je sors l'attestation d'assurance pour contacter Europe Assistance. Un camion avec deux ouvriers de l'autoroute vient se garer à 30m de nous. Renseignements pris, nous sommes sur la A5 au km 388. Ca facilite le contact avec la charmante hôtesse qui me répond, dans un excellent français. La dépanneuse sera là dans 40mn. Attendons...

Vers Mequineza, Orellana, Alquevera....

Me voilà au volant de mon camping-car, juché sur la dépanneuse, en position de mâle dominant....la campagne ! Vue imprenable !

Vers Mequineza, Orellana, Alquevera....

On descend le camion, au fond d'une arrière cour, entre deux vieilles voitures déglinguées qui, au vu de la poussière qui les recouvre, sont là depuis le siècle dernier. Pas rassurant. Deux mécanos arrivent. Explications. Diagnostic : "la caja de cambios". Ouais. Les pignons de la boîte à vitesses qui se sont un peu mélangés. 14h. C'est la pause jusqu'à 17h.. Ne nous laissons pas abattre: direct au resto du coin. A 5h, ils ont vidangé la boîte: à peine un verre d'huile qui sent la vieille friture !

Reste plus qu'à rentrer en France. Un taxi vient nous cueillir pour nous amener à l'agence de location de voiture. Retour au camping-car pour charger le plus d'affaires possible, entassées dans des grands sacs poubelle.

Le camping-car reste au garage, en attendant que l'on trouve pour lui une nouvelle boîte à vitesses de "segunda mano" Les mécaniciens semblent sérieux et, comme tous les gens que nous rencontrons ici, sont très sympathiques. Cette fois, je souhaite vivement que mes impressions ne me trompent pas.

Et vogue la galère...L'autoroute se déroule à nouveau devant nous...dans l'autre sens. Pendant 200km. Et là, la tête dans les mains, c'est B..., côté passager, qui explose: " que je suis c..., mais que je suis c...!". Loin de moi l'idée de le contredire ! J'attends la nouvelle de l'autre catastrophe....Il a laissé la clé de sa voiture dans le camping-car. Sa voiture fermée est chez moi. Et entre chez moi, la ville rose, et chez lui, la ville au fameux pont, il y a 100km ! Demain soir, comment va-t-il renter chez lui ? Le double, peut être dans la voiture, caché depuis un siècle ! Reste à téléphoner à son fils qui trouvera un triple dans la maison. Une vraie fausse clé qui ouvre les portes mais qui ne démarre pas le véhicule. C'est bien, ces voitures à carte !

Le fils trouve la clé et la donne à un copain qui passe par chez moi. Rendez-vous devant un resto:" L'Andalou". Le lendemain, arrivés à destination nous poirotons .B.. ne tenant plus en place, attend dehors sous une pluie battante et...voit passer le porteur de la clé qui ne s'arrête pas. Affolement sur le téléphone, et deux faux numéros plus tard, nous apprenons qu'ils nous attendent 1km plus loin, devant "Le Catalan ". Décidément, l'Espagne nous en veut !

Enfin la chance. Le double de la carte est bien dans la voiture. Grand sourire et un bon "jaune" pour arroser tout ça. Tant pis pour la gendarmerie: il faut savoir vivre dangereusement ! Et ça, preuve est faite que nous savons.

L'épreuve suivante sera la réparation du camping-car: mais là, c'est une autre histoire ! Et pas la moindre.

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