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16 décembre 2016 5 16 /12 /décembre /2016 16:51

 

                             Dans cette histoire, le rapport avec la pêche est lointain. Pourtant il y en a un.....

Il faut revenir sur l'article relatif au séjour de pêche en Espagne cette année de 2016, en camping-car. Premier arrêt sur le lac de Méquinenza, en Aragon. Puis, petit séjour sur le lac d'Oréliana, en Estremadura. Et de là, nous décidons, mon ami B... et moi, d'aller voir comment se passe la pêche au Portugal, sur le lac d'Alquevera.

Tout fringant malgré son grand age, mon camping-car avale allègrement les kilomètres.

Mais quand il a commencé à perdre ses freins, j'aurais dû me méfier. Comme un "Dr en mécanico" a soigné ça en moins de deux, c'est le coeur léger que nous continuâmes...J'ai relaté l'incident dans l'article précédent, lors de la description du début de ce voyage, entre Mequinenza et Orelliana.

Sereins, nous sommes sereins ! B... est au volant, et moi, je sommeille bercé par le ronronnement régulier du moteur, lancé à 110 km/h.

Je sursaute : mon oreille pourtant plutôt dure vient de détecter un drôle de chuintement. Regard interrogateur de B... qui se tourne vers moi : "il ne ferait pas un drôle de bruit, ce moteur ?". Le temps de s'interroger et le petit bruit se transforme en un énorme vacarme, mélange d'avalanche de gamelles et de poutrelles métalliques...Heureusement, l'embrayage fonctionne - d'ailleurs il est neuf - et nous arrêtons la bête sur la bande d'arrêt d'urgence.

....qui n'a jamais si bien porté son nom ! Comme l'on dit, le silence qui suivit fut assourdissant. Pas la peine d'être un grand spécialiste de la mécanique pour comprendre que dans la boîte à vitesses ce n'est plus qu'un bloubiboulga de pignons édentés et de roulements sans billes.

Quand ce camping-car est né, le téléphone portable n'existait pas ! C'est pourtant lui qui va me permettre d'appeler les secours. D'abord en France, qui me redirige vers Madrid. Une demi-heure plus tard arrive un camion de dépannage.....trop petit ! Nouvelle attente. Voilà que la police vient aux nouvelles...et nouveau camion.

Drôle de sensation d'être au volant d'un camion qui grimpe sur un autre camion. Un accouplement, en quelque sorte ! Pendant quelques kilomètres je peux admirer le paysage de haut. En me planquant au max, car selon le chauffeur que j'ai en dessous de moi, les flics Espagnols n'aiment pas ça.

C'est l'affaire d'une vingtaine de Kilomètres et nous voilà dans un arrière garage. Coincés derrière un grillage, entre deux ou trois carcasses de vieilles voitures poussiéreuses. Pas engageant ! Le cul du camion sur lequel est posé mon camping-car bascule et, débrayage enfoncé, je me sens reculer . Le tuyau d'échappement racle, s'accroche, mais passe, tant bien que mal. Au point ou nous en sommes, un peu plus, un peu moins.... Explications laborieuses, mais mon "mécanico" est un intuitif : il comprend tout de suite et en moins de deux, il vidange la boîte d'où ne sort qu'un petit verre d'huile ! Qui sent fort la vieille friture ! Pourtant, pas de trace de fuite. Conclusion, le sagouin de mécanicien , "bon français" qui m'a refait l'embrayage, il y a quelques jours n'a pas fait le plein de la boîte... Il a juste laissé de quoi faire suffisamment de kilomètres pour que je ne puisse pas à aller lui expliquer ce que je pense ! Mais ce n'est que partie remise.

Et maintenant ?  Nous voilà paumés, dans un arrière garage, entre quelques vieilles caisses poussiéreuses, presque au fond de l'Espagne, dans un bled perdu dans une campagne aride et brûlée : Olivenza. Joli nom, d'accord, mais très loin de centre du monde. Près de Badajoz, Estremadura.

Une chose marche bien : l'assurance. Un coup de fil à une charmante et gentille personne de Madrid, désignée par mon assurance française, et voilà un taxi qui vient nous chercher pour nous amener à un loueur de voitures. Quand on pense à tout le barda qu'il y a dans le camping-car, on choisir un breack. Retour au garage où je me fais donner quelques grands sacs poubelle, où nous entassons toutes nos affaires. Bonjour le rangement ! Tout ça à toute vitesse, comme si nous étions attendu quelque part. Alors que nous venions de plomber une semaine de balade !  Ce qui me vaudra d'oublier le principal du matos de pêche à la mouche - entre autre.

Nous voilà sur l'autoroute.Je conduis, direction plein Nord. Grand silence. Chacun dans ses pensées.... Soudain, B... se prend la tête dans ses mains  se met à crier :" Que je suis c..., mais que je suis c....!" Dans ce cas là, je me garde bien de contredire le plaignant ! Des fois qu'il n'aurait pas tord ..." j'ai oublié la clé de ma voiture dans le camping-car ! " Et sa voiture est chez moi, en France, et chez lui , c'est à 100km de là ! Il lui semble bien avoir un double....dans la voiture ! Même pas sûr ! Quelque part, chez lui, il y a un triple qui ouvre les portes mais qui ne démarre pas le véhicule. La seule chose qui ne nous manque pas, c'est le temps pour organiser la récupération de la fausse clé par téléphone. Son fils lui sera d'un grand secours.

Nuit à l'hôtel entre Salamanque et Vittoria et arrivée vers 17h . Pile poil pour récupérer la clé sur le parking d'un restaurant. B... brave la pluie battante et attend dehors, au bord de la route. La clé passe, dans la voiture attendue, mais ne s'arrête pas ! Je vous passe le moment d'agitation ! Car le numéro de portable du gars c'est son fils qui l'a....à 100km de là !

Finalement, la voiture, et donc la clé, nous attend 1 km plus loin. Nous avions fixé le rendez-vous devant " l'Andalou " et ils nous attendaient devant  " le Catalan " ! Encore une histoire Espagnole !

Maintenant, reste plus qu'à attendre que mon " mécanico " me trouve une "caja de cambio " de " segunda mano".  Je sens que je vais avoir l'occasion d'améliorer mon Espagnol !


Les jours passent.... Pour me faire patienter, mon mécano inspecte l'engin, à la recherche de points sensibles. Et il en trouve ! Un pot d'échappement fendu par ci,

 

 

 

 

Histoire de boîte

Un boulon qui manque par là

Histoire de boîte

Et une durite de turbo en déliquescence

Histoire de boîte

En attendant de découvrir une nouvelle boîte, je fais réparer. C'est utile et en plus, ça fait passer le temps !

Mon mécanicien trouve trois entreprises susceptibles de faire un échange standard. L'une est éliminée : pas confiance. La seconde est chère et il me conseille la troisième.Comme je n'ai aucune vision de la chose, j'accepte. Pour 1700€, payable d'avance. Quand même ! Ma boîte va à Barcelone pour un lifting. Elle ne fait qu'y passer : destination finale : la Pologne !! Pour refaire une boîte à vitesse dans le sud de l'Espagne, il faut l'envoyer en Pologne ...! Je me suis revu, gamin, un pinceau à la main, en train de nettoyer les pignons étalés sur l'établi de mon père...Lui, il n'avait pas besoin d'aller en Pologne pour réparer une boîte. Surtout une boîte de C25.

Les semaines passent...Je communique régulièrement avec le garage. Merci Google traduction ! C'est approximatif, mais en faisant des phrases simples.... Recherchons désespérément un pignon de 5ième. En Pologne, en Allemagne, en Italie, et même en France ! Les grandes chaleurs passent et enfin, la boîte prend le chemin du retour.

Aussitôt arrivée, aussitôt remontée, aussitôt essayée et....bruit infernal ! aussitôt démontée ! 

Et ma boîte reprend le chemin de la Pologne...Je commence à douter. La confiance, assez bien établie au début, commence à se fissurer. Mais que faire à 1300km de mon camping-car ? Un ami d'origine espagnole se charge des communications téléphoniques. Attendons...

Et la Pologne jette l'éponge : ils renvoient la boîte à vitesse et les 1700€ ! Je pense que mon mécanicien espagnol a été un excellent négociateur. Je ne sais quel moyen de pression il a utilisé, mais il a été très efficace.

Nous voilà revenus au point de départ. Après cinq mois de galère.

 

Je lance un SOS sur les ondes à tous mes potes et connaissances de France. Toutes les casses sont fouillées. Sur internet, c'est la surchauffe ! Je trouve des boîtes, mais jamais la bonne. Celle du C25 TD souffre d'une grande faiblesse du côté de la cinquième. Et comme de nombreux propriétaires de cet outil, je cherche....

Finalement trois entreprises me proposent, soit un échange standard, soit une nouvelle boîte rénovée, à condition de fournir ce qu'ils appellent ...un kit de 5ième ! En quelque sorte, le serpent qui se mord la queue ! Heureusement, mon "mecanico" est là. Il m'a trouvé une boîte rénovée provenant d'un autre camping-car cassé. C'est bien connu, le malheur des uns fait souvent le bonheur des autres. Pour le mien, de bonheur, il me faudra aligner autour de 1850€ ! Par ici, en Français, ils ne savent pas trop parler ; mais en euros.....

En plus, elle brille drôlement !

 

 

 

Histoire de boîte

Marchera ? Marchera pas ? C'est le grand stress pendant quelques jours... Finalement, c'est par téléphone que j'ai la réponse : boîte remontée, camion essayé sur route pendant 150km , et 3h sur pont élévateur pour surveiller les fuites potentielles. Et ça marche !!!

Aller le chercher. Ce n'est pas la porte à côté. C'est l'avion et le taxi que mon assurance me propose. Changement à Madrid, arrivée à Lisbonne et traversée du Portugal en voiture. J'ai un ami qui veut bien m'accompagner. Je ne refuse pas... 

Après six mois d'attente, c'est avec un grand plaisir que je me lève à 2h30 du matin pour aller prendre l'avion à Toulouse. Bien sûr, nous ne sommes pas en retard : les deux papis sont plantés les premiers devant la porte d'embarquement ! Un grand merci à l'épouse du copain qui n'a pas hésité à sacrifier sa nuit pour prendre le volant et nous amener.

Après deux sauts de puce, nous débarquons à Lisbonne, et c'est la fin de toute anxiété quand je vois mon nom affiché sur un papier à la sortie de l'aéroport : le taxi est bien au rendez-vous. Durant la traversée du Portugal, nous n'aurons pas l'occasion de nous ennuyer. Notre chauffeur sera un vrai guide touristique, il nous racontera sa vie, le tout entrecoupé de chansons d'Aznavour de passage au Portugal. A tue-tête ! Il est 15h30.

Et c'est la rencontre avec celui qui est presque devenu un ami : mon mécanicien Espagnol. Tout fier de me montrer que mon camion fonctionne parfaitement, il me fait voir tout son travail en m'emmenant dans la fosse. Tout est fait. les vidanges, les niveaux.... Je n'ai plus qu'à prendre le volant. J'ai déjà tout payé depuis la France, et il refusera même un "favor" qui, par contre, sera bien accepté par le chauffeur de taxi.

Après un repas au resto du coin, nous prenons la route. Pas de problème pour traverser Badajoz, maintenant, je connais. Tout se passe bien et l'anxiété du départ est vite dissipée. De 3h de l'après-midi à 9h du soir nous avalons pas mal de kilomètres. Il nous faudra une bonne heure de recherche et plusieurs tentatives infructueuses avant de dénicher un petit resto-hôtel. A cause de l'heure tardive,nous aurons quelques difficultés à nous faire servir : l'Espagne n'est plus ce qu'elle était !

Sans chômer sur l'autoroute, nous arriverons chez nous le lendemain vers 17h. La boucle est bouclée.

 

Histoire de boîte
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10 août 2016 3 10 /08 /août /2016 20:47

Sur la Giman, vers Albacken...

Nous sommes devenus des stakhanovistes de la pêche ! Une semaine plus tôt, nous arrivions du Maine (USA). Ce matin, à 7h , nous sommes une fois de plus à l'aéroport de Toulouse-Blagnac. En attente de l'avion de 9h pour Stokholm, via Frankfort. Je ne connais la Suède qu'à travers une sortie en camping-car faite en 2005 avec un copain pêcheur.

Après quelques recherches, nous nous décidons pour un centre de pêche à Albacken, sur la Giman, entre Sundsvall et Ostersund. Pas encore le grand Nord, mais il paraît qu'il y a plein d'ombres gros comme le bras...

Le voyage se serait bien passé

Pêche en Suède

s'il n'y avait pas eu l'arrivée à Stokholm. Il faut vraiment de la bonne volonté pour trouver les panneaux d'affichage bien cachés. Il y a une quantité de tapis où arrivent les valises. Où est le nôtre ? Il y a foule et ça se bouscule. Une voyageuse française nous renseigne, la préposée officielle, en plus de ne rien comprendre, est plutôt du genre "ronchon" ! Même difficulté pour trouver la navette qui doit nous amener à l'agence de location de voitures. Heureusement qu'il y a un vigile sympa et compréhensif. Sortie facile sur l'autoroute et nous attaquons les 475km qui nous séparent d'Albacken. Ça roule, à 110km/h et B..., levé depuis 3h du matin, fatigue. Arrêt à l'hôtel, repas et dodo.

Le lendemain, nous reprenons la route après un excellent petit déjeuné. Les derniers kilomètres sont longs, à 50 ou 70km/h, sur une route qui n'est pas toujours goudronnée. Arrivée au camp vers midi.

Pêche en Suède

Quelques minutes d'attente et le chalet est prêt.

Pêche en Suède

La gérante nous indique quels sont les spots qui nous sont réservés. Un par jour de la semaine. Excellente organisation mais qui, au départ, semble restreindre considérablement notre liberté. Erreur : avoir pour soi, toute la journée, une partie de rivière entre deux lacs, c'est quand même un sacré luxe !

Bien qu'arrivés un jour plus tôt, nous sommes autorisés à aller affûter nos cannes sur un spot proche. Munis d'une carte succincte, nous arrivons près d'un pont. Eau calme, avec herbiers : rien qui ressemble à un coin à truites.

Pêche en Suède

Quelques lancés et une dizaine de petites perches se font prendre. Une petite heure suffit, et nous décidons d'aller voir l'emplacement pour demain. C'est en passant sur un autre pont que nous voyons sur un panneau le nom de notre spot. Erreur de pont. Joli courant entre deux lacs. Le parcours est court. A la mouche je ne prends rien, alors que B...., au leurre fait deux jolis ombres. Tiens, ces bestiaux mordent aussi au leurre dur ? Je ne parle pas des perches prises en plein courant.

Pêche en Suède

Nous allons quand même voir le spot pour demain : ça court entre les blocs de granite. Ça va être coton.

Il faut rentrer à l'heure pour la messe de B... : le match, d'ailleurs perdu par la France. Cela ne l’empêchera pas de dormir et de ronfler sitôt couché !

Debout à 7h. La nuit à été bonne et si nous voulons manger, il faut aller faire des courses. L'en cas" prévu au frigo pour n'ira pas loin ! Bräcke, à 35km de bonne piste. Au retour, casse croûte rapide et direct sur notre spot du jour. La rivière est puissante, se divise en plusieurs bras. Les eaux sont acides et rougeâtres dans le courant.

Pêche en Suède

Ça ne nous change pas beaucoup de la semaine dernière sur la Penobscot . Des passerelles sont jetées entre les rochers et il y a même une barque à notre disposition si nous désirons traverser. Intérêt à ne pas se laisser prendre par le courant...La barque est simplement retenue par une corde nouée à un arbre. Dire que chez moi, malgré une grosse chaîne et un cadenas, je m'en suis fait piquer deux. Autres lieux, autres mœurs !

B... est au leurre. Avec un petit poisson artificiel "spécial truites", il fait rapidement 5 ou 6 poissons, truites et perches réunies. Belles perches, prises en plein courant.

Je suis au fouet. Sur ces blocs de granite, j'ai du mal à atteindre le bord. Avec le vent en face, envoyer une nymphe plombée avec un gros sedge en poils de chevreuil, c'est pour moi un peu la galère. Sur un rocher plat, j'insiste en bordure d'un courant. Je décroche trois poissons, sans doute mal férés, et à chaque passage j'ai un refus sur mon indicateur. Changement de montage: j'essais en mouche sèche avec mon gros sedge. Plus rien ! Je dois passer à côté de quelque chose....Décidémenr, je ne m'arrange pas ! Ce n'est qu'en fin de course, quand ma mouche se met à draguer qu'une folle de 30cm vient se piquer.

Pêche en Suède

B... arrive tout excité :

D'abord pour s'être trouvé le pied coincé au fond d'un trou. Impossible de le retirer. Il lui faudra se déchausser pour s'en sortir. Je l'imagine, plié en deux, un genou sur le lichen, essayant d'atteindre le lacet de l'autre chaussure coincée entre deux blocs de granite; sortant enfin son pied ....

Ensuite pour sa pêche miraculeuse. Il a pris "un vol" de truites. Quarante, cinquante me dit-il. Pas le temps de compter ! Huit à la suite ! Il me montre quelques photos et m'invite à le suivre.

Pêche en Suède
Pêche en Suède
Pêche en Suède

Je prends ma canne à lancer. Le sentier est plus facile pour B... que pour moi. Après m'être étalé une ou deux fois, j'arrive à l'endroit miracle. Les truites sont au fond, dans le grand courant, contre la falaise. Un lancé... Deux lancés...Dix lancés...Rien ! B...Vient essayer avec son leurre miracle : rien ! Ah, si ! je pique trois perches !

Pêche en Suède

Quant aux truites, le moment est passé. Ou bien, après la "branlée" que B... leur à mis, elles sont toutes chez le dentiste !

Retour au chalet. Risotto et dodo. Non sans penser que pour moi, il me faudra soit abandonner la pêche à la mouche, soit trouver des endroits plus faciles d'accès. Mais, comme dit B..."ça fait dix ans que tu le dis....". C'est quand même la première fois que je l'écris !

Nouveau spot. Au bout d'un petit sentier de lichen et de mousse, entre branches et cailloux, nous arrivons à la classique petite cabane de rondins.

Pêche en Suède
Pêche en Suède

Avec, souvent, un coin grillades aménagé, et même ici , avec la chaise longue !

En arrivant, B... prend quatre truites au leurre. J'essais de trouver une place en aval. J'arrive à me caler sur un rocher plat, face à un endroit profond et peu agité. Plus loin, à la limite du lancé, un grand courant. Au premier coup, je monte .. un brochet de 65cm ! Mais que viennent ils foutre dans ces courants ? J'allonge mon tir et, en plein courant, le leurre à peine dans l'eau est pris par une très belle pièce. Bagarre rapide et la voilà dans le calme. Une magnifique truite fario que je dépose dans l'herbe près de ma canne. Il ne me manque que l'appareil photo ! Il est resté au chalet. Je prends un repère sur la canne : mesuré plus tard, 61cm ! Mon record en rivière.

Je la saisis pour enlever le leurre. D'un coup de queue elle m'échappe le deuxième triple se plante dans le gras de mon doigt. Deux hameçons sur trois enfoncés jusqu'à la hampe et la truite qui gigote au bout . Heureusement elle se décroche et je la repousse à l'eau. Je pisse le sang. Et, bien sûr, je n'ai pas écrasé les ardillons. La jouissance est extrême ! Quand j'essais de retirer d'un côté, c'est l'autre qui s'enfonce. Les pinces sont dans la voiture. Avec les dents, je coupe le fil et me voilà remontant le sentier vers mon sac à dos dans le coffre. Heureusement, cette fois j'ai la clé. Le leurre suspend au bout de mon doigt sanguinolent. Des pinces, point. En fait, elle est si bien cachée que, dans mon affolement, je ne la trouve pas. Je sors un tout petit couteau, véritable taille crayon, Je passe la lame entre peau et courbure de l'hameçon et je tire. P... que ça fait mal ! Deuxième tentative et je sors un de deux crochets. Je transpire de partout, et ce n'est pas seulement à cause de la chaleur. Troisième coup : tout vient. Triple, ardillons et un peu de viande ! Plus le goutte à goutte...Dommage : j'aurais pu faire de bonnes photos... Et je retourne à la pêche...

B..., vers le haut, sur une grande dalle de granite à fait des ombres, dont deux de 35.

C'est l'heure du sandwich sous la cabane.

L'après midi, il pluviote. Bon pour la pêche.

Pêche en Suède
Pêche en Suède

Je prends la place de B... : les ombres gobent toujours. Des petits. L'emplacement me convient : une plaque de granite couvre tout le fond de la rivière, sous 50 à 60 centimètres d'eau. Au début, je fais des ombres de 20cm, à peine. Il pleut doucement et les gros se mettent à monter. En deux heures j'en fais une vingtaine, entre 30 et 37cm. Un grand plaisir.

B..., au dessus de moi fait quelques belles perches

Pêche en Suède

et nous prenons chacun un gros chevesne (notre "cabot") d'au moins 1,5 kg ! C'est en nymphe, loin vers l'aval, qu'il fait "un carton" sur de belles truites, dont deux lui cassent son 14%.

Retour au chalet sous la pluie.Temps lourd. A 22h, en plein jour, nous nous couchons.

Mon doigt ne me fait pas mal du tout et pourtant je passe une très mauvaise nuit. A 5h du matin, je vais au bord du lac près du camp où je me fais sortir par une nuée de moustiques. Avec le temps chaud et humide d'hier soir, les naissances ont été nombreuses !

Aujourd'hui, nous avons réservé un coin privé de rivière qui, paraît-il, regorge d'ombres monstrueux. A 35km. L'accueil est sympathique.La Giman est large et peu profonde : idéale pour la mouche

Pêche en Suède

Depuis le pond, nous étudions l'eau. Facile : rien en vue ! Le spot est réservé à six pêcheurs. C'est ce qu'on nous dit à la location. En fait, nous comptons déjà huit fouets, et d'autres débarqueront plus tard. Sur un petit kilomètre. Uniquement des pêcheurs en nymphe ou en noyée, qui descendent bruyamment en pêchant aval. Je me cale dans un coin qui me semble sympa, pendant que Bernard descend. Et deux heures après, à part le refus d'un ombret, je ne vois rien. B... non plus. Ni en sèche, ni en nymphe. Je vois prendre un ou deux poissons qui ne dépassent pas les 30cm. Ce n'est pas mieux après midi. Belle bredouille pour la journée ! Renseignements pris : "la pêche est très difficile". Autrement dit, ça ne vaut rien. Pour personne. Pour l'autre journée louée, nous leur en ferons cadeau, et nous resterons autour d'Albacken.

Nous finissons la journée par des courses à Bräcke, et nous rentrons sous un gros orage.

Pêche en Suède

Nous avons bien pensé y retourner pour pêcher de nuit, mais le lit a été le plus fort : j'en ai une à rattraper.

Changement de style de pêche. Aujourd'hui, en barque sur un lac. A la rame.

Pêche en Suède
Pêche en Suède

Une nouveauté pour B... qui souque ferme ! Il faut attendre longtemps avant de voir un premier gobage, que j'attaque aussitôt, au leurre dur. Je sens bien une petite attaque, mais sans succès.B... qui jette après moi, sort une truite de 30. La même sans doute. Peu de temps après, j'ai une grosse attaque sur un leurre type "suspending". Mais là encore, c'est manqué. Au coup suivant, un claquement sec, et mon poisson artificiel part loin, très loin, heureux sans doute d'avoir retrouvé sa liberté ! Faut pas faire des nœuds au bout de la canne ! Un peu monotone ce genre de pêche. C'est midi : retour au chalet pour casser la croûte et faire une bonne sieste. Puisque ici, la nuit il fait jour, dormons le jour pour mieux pêcher la nuit ! Retour au lac. On rame. Enfin, B... rame ! Toujours plus loin. Bordures, pleine eau, herbiers...nous essayons partout. Après un étranglement, nous passons même sur un autre petit lac. Même tard dans la soirée nous ne voyons pas grand chose. Quelques rares gobages...Par trois fois, ils sont à portée de lancer de B...Qui réussit chaque fois. Trois bestioles de 30 ou 35cm. Jolies truites brunes et colorées.

Pêche en Suède

Pour moi, c'est la journée "tôle" ! Finalement, nous ne nous attardons pas, et à minuit, c'est le lit.

Pour le dernier jour, nous avons trois spots à notre disposition. Dès l'arrivée, B... sort deux belles perches et j'en sors trois au même endroit. Pas de truites, malgré le joli, courant, pas trop profond.

Pour B..., vers l'amont, ce sont deux jolis ombres qu'il prend au leurre. Je le vois ensuite apparaître face à moi, râlant contre ces rochers qui lui ont rendu le passage impraticable. Très physique, la pêche dans cette rivière. C'est sur son indicateur, un gros sedge, qu'il fait trois nouveaux ombres.

Moi, je suis toujours à la même place. Un gros poisson se saisit de mon leurre, part en travers du courant et....cassé. Typique du brochet. Mais que fout-il dans ce courant ? L'histoire se répète deux fois encore : j'y laisse trois poissons artificiels. C'est la truite que je suis venu pêcher ! Ils commencent à me coûter cher, ces brocs. Je ne vais quand même pas mettre un avançon d'acier ? Du coup je monte mon fouet avec un sedge en poil de chevreuil. C'est gros et pourtant, je n'y vois rien. Je manque trois ou quatre gobages : le temps de les voir et les poissons ont déjà recraché. Ils ne sont quand même pas complètement couillons ! C'est comme si on me servait une semelle de godasse à la place d'un steack ! Va falloir se contenter de la pêche au goujon. Avec un gros bouchon !

Essais sur le spot d'à côté. J'en ai plein les waders de ces sentiers ! Surtout pour, au final, une perche à peine plus grosse que mon leurre.

Nous rentrons au chalet....pour faire les valises.

7h30 :départ pour 475km de route à 50, 70km/h. A 110 pour les tronçons d'autoroute. C'est à peine si nous nous égarons un peu pour trouver l'agence de location. Sept heures d'attente à l'aéroport d'Arlanda.( Stokholm ). A Franckfort, c'est en courant qur nous prenons l'avion pour Toulouse-Blagnac.. Et encore la route : 1h pour moi et 3h pour B....Faudra pas le titiller trop tôt, demain matin.

Pêche en Suède
Pêche en Suède
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20 juillet 2016 3 20 /07 /juillet /2016 20:46
Autour de Bangor, dans le Maine aux USA.

Un coup de téléphone dans la torpeur de l'après-midi...Voix grave, forte et inconnue... Le prénom de M... me ramène près de 60 ans en arrière...Souvenir d'une balade en vélo pour aller voir deux filles...Plus d'un demi siècle plus tard, Marcel est là, près de chez moi, en vacances. Nous décidons rapidement d'une rencontre...

J'attends une voiture et je vois arriver un drôle d'oiseau juché sur un vélo. Et pas une bécane, croyez-moi ! Pour venir il a bravé les 20km de descentes et de côtes.- ici, pas de terrain plat - que j'aimais bien parcourir, il y a moins de 10 ans.

Dire que nous nous sommes reconnus serait vraiment un mensonge. Sur la terrasse, devant une bière, nous étalons les souvenirs de nos vies. La sienne, souvent agitée, s'écoulait maintenant tranquillement dans le Maine, aux USA. Ca me fait tendre l'oreille. Tout de suite, il me propose. Tout de suite, j'accepte..

Nombreux échanges d'e-mails. Autres rencontres lors d'autres vacances de M... et C... son épouse dans sa maison de campagne de la région.

Je n'ai pas mis bien longtemps à persuader B... et après notre voyage avorté en Estremadura pour cause de casse de boîte à vitesses du camping-car, nous revoilà partis. Destination Boston avec valises et tube pour le transport de cannes, via Madrid.Un "bonjour" en passant à ma "caja de cambio" où elle a été envoyée avant de partir pour la...Pologne. Mais c'est une autre histoire.

Debout à 3h du matin pour prendre l'avion à 7h à Toulouse. Enfin, théoriquement ! Deux petites heures de retard : heureusement que l'escale de Madrid est assez longue. Et puis, Boston. Nuit blanche. Arrivée et attente des valises. La mienne n'arrive jamais. En fait, une employée vide le tapis et les stocke , dont la mienne. A la sortie de l'aéroport nous attendons le bus pour Portland.

Pêche dans le Maine ( USA )

Impossible de joindre le copain par téléphone. Une heure de stress et voilà le bus. Grande ligne, totalement directe. A Portland, M... nous accueille avec un large sourire. Encore 129 milles (2h) et nous voici rendus... et fourbus ! Installation dans une dépendance retapée, et même encore en travaux. M..., je sens que nous t'avons un peu bousculé et que tu en as fait beaucoup pour nous recevoir....Deux chambres avec salle de bain lambrissées: les boules pour les oreilles sont inutiles!

Pêche dans le Maine ( USA )
Pêche dans le Maine ( USA )

B... pourra ronfler tout son saoul.

La nuit est profonde. Tout est là pour notre petit déjeuner.M... et C... ont vraiment bien fait les choses.

Les courses commencent par l'achat de waders, le mien étant quelque part dans un colis entre Olivenza (camping-car chez un mécanicien) et la France. Courses et récupération d'un bateau en aluminium avec un moteur de 60cv, le tout prêté très gentiment par le beau-frère, et attelé au 4x4 de M...Vu la peinture sur la boule, je le soupçonne de l'avoir installée pour nous. Impossible d'être mieux reçus !

Pêche dans le Maine ( USA )

L'après midi, nous ouvrons le bal par une petite séance de pêche à la mouche sur une rivière proche. Eau noire, fond rougeâtre: ça sent la tourbe et le sapin. Aucune activité. Je sortirai malgré tout une petite truite d'environ 27cm, une fario très claire, et...un chevesne (notre "cabot") de..15cm ! Si B... ne prend rien, c'est qu'il n'y a pas grand chose. La seule chose remarquable: mon étalement lamentable sur le goudron les deux pieds pris dans les waders que j'enfilais. Fallait pas s'appuyer sur la porte coulissante du van !

Le soir, la bière américaine est bonne et le repas copieux. Grillade au barbecue.

Pêche dans le Maine ( USA )

Je couche ma carcasse endolorie. Le lendemain, le soleil me réveille et B... émerge au bruit de la douche.

Matinée au super marché. Nous n'allons quand même pas nous faire nourrir ! Puis M... nous amène voir un lac. L'après-midi, me voilà au volant du 4x4 8 cylindres, boîte automatique et bateau au cul. Mise à l'eau facile, avec ponton. L'eau du Silver Lake n'est pas encore très chaude et le bass n'est pas en surface. Pêche sous l'eau, au poisson nageur

Pêche dans le Maine ( USA )

L'eau est claire et les herbes nombreuses. Chaque lancer est suivi d'une ribambelle de perchettes, toutes plus petites les unes que les autres. Soudain, c'est l'attaque fulgurante du bass...

Pêche dans le Maine ( USA )
Pêche dans le Maine ( USA )
Pêche dans le Maine ( USA )

Tous entre 25 et 35cm et un énorme, décroché à la barque par B... Une vingtaine de poissons environ, sans compter les petites perches, bien sûr. Je prends aussi un brochet d'un jaune inhabituel pour nous. Ce sera le premier d'une longue série.

Nous rentrons en fin d'après midi, contents de ce premier contact avec le black-bass. Repas du soir, tout en appréciant la vue magnifique sur la Pénobscot.

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Selon les marées qui se font sentir jusque devant la maison de M... et C... Des poissons sont censé sauter... Quelle race ? Nous ne le saurons jamais; ces petites bêtes, sans doute timides, refuseront de batifoler devant deux pêcheurs français.

Soirée, bière et avant la grillade, un petit blanc ou rouge selon les goûts.

Après les courses habituelles de la matinée, nous allons en éclaireur chercher une possible mise à l'eau sur la rivière. En fait, du bord, nous essayons un ou deux leurres. Sous l'eau. Le coin est plein de rochers avec un bon courant et de nombreux remous. La Pénobscott est une grande rivière. Après quelques lancers j'accroche quelque chose qui me paraît de belle taille. La bestiole est nerveuse et prend le courant. Décrochage ! Je vais vers l'amont, B... et M... vers l'aval. Regroupement ne heure plus tard pour le casse-croûte. B... a sorti un petit black. Etranges, les moeurs de ces poissons : en plein courant, on n'a pas l'habitude chez nous. En plus, toutes ces rivières, et à plus forte raison tous ces lacs, sont gelés l'hiver. Pas étonnant avec du -30 à -40 . Et chez nous, on dit que les eaux sont trop froides pour que le black s'acclimate.... Va comprendre ! Pourtant, ici aussi ils ont des "grandes bouches" - bon,d'accord, chez nous ce sont surtout des "grandes gueules" que nous avons ! (trop facile !). Nous prendrons aussi quelques "petites bouches" qui ressemblent à de gros rotengles avec la peau, la couleur et les nageoires du bass.

La mise à l'eau ne nous plaît pas. Nous revenons au premier lac. M... se met à la pêche au leurre.

Pêche dans le Maine ( USA )
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B... prend deux blacks

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avec le vent et sans moteur électrique, la pêche est difficile : nous utilisons l'encre.

Le cinquième jour nous partons de bonne heure : 9h ! M... a un copain, grand cycliste lui aussi, qui habite près de Chomo Pond. La mise à l'eau nous paraît difficile. Il n'en est rien. C'est nous qui avons des progrès à faire ! Après une demi-heure de lente navigation, nous attaquons dans une anse pleine d'herbiers. Beaucoup de "salade" pour quelques petits brochets de 50cm à 60cm et peu de blacks.

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Nous changeons de coin, toujours lentement...mais pas assez ! Le temps de réagir et l'hélice heurte violemment un rocher. Plus que deux pales pour rentrer au ralenti et éviter ainsi les vibrations. Enfin, c'est ce que nous désirons, car une heure après nous nous retrouvons complètement paumés sur le lac ! Aucun de nous trois n'est capable de se repérer. Nous longeons la rive et sommes à deux doigts de faire demi tour quand un autre pêcheur passe par là. M... explique longuement. Finalement la mise à l'eau est bien dans la direction prise et les pêcheurs prennent le temps d'aller voir si c'est bien là qu'est notre voiture. Très serviables, ces américains. Reste plus qu'à renter et à trouver une autre hélice, pour quelques dollars de plus !

Ce ne sera pas trop difficile.

En milieu d'après midi, nous sommes invités dans la famille de C...Homards au menu accompagnés de préparations toute aussi bonnes les unes que les autres.

Pêche dans le Maine ( USA )
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C'est pour nous une immersion dans la vraie vie américaine. Quel dommage qu'il y ait la barrière de la langue ! Ce sera un moment fort de notre voyage.

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M... en profite pour raconter l'histoire de l'hélice à son beau-frère qui prend la chose avec le sourire. Nous étions quand même un peu inquiets: il est quand même le propriétaire du bateau !

7h. Le soleil inonde ma chambre. Nous allons acheter quelques leurres. On le sait : ça ne sert à rien puisque le meilleur est toujours celui qui nous manque ! Changement de l'hélice. Nous cherchons une nouvelle mise à l'eau sur la Pénobscot pour finalement opter pour un nouveau lac, le Toddy Pond. Il est totalement différent des autres : toujours noir, mais profond et sans herbiers. Des boules de granite affleurent partout, repérées par des bouées. Deux heures de pêche pour rien. Mais absolument rien ! Même pas un suivi de perchette. Le vent est fort. Nous rentrons.

Au repas du soir : gambas décortiquées. Grillées au barbecue. Un régal. Soirée calme où deux vieux couillons ressassent leurs souvenirs. M... a une mémoire stupéfiante sur les gars - les gamins - du quartier où nous sommes nés. C'était hier...ou avant hier... En tout cas, il y a une soixantaine d'année !

Aujourd'hui, journée "waders". Le presque neuf avec lequel je me suis lamentablement étalé en m'emmêlant les pinceaux. Pêche à la mouche dans le Nord - vers le Canada - sur la Seboïs .Avant de partir, B... initie M... à la manipulation du fouet.

Pêche dans le Maine ( USA )
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Dès le deuxième ou troisième lancer, il prendra sa première truite. Quant à moi, j'ai beaucoup de mal à marcher dans les cailloux et les rochers. Ca fait deux ans que je n'ai pas pêché à la mouche en France. Mes problèmes d'équilibre me rattrapent. Je me coince entre deux rochers, face à un courant régulier de 50cm de fond. Je prends quelques truitelles de 20cm que je ferre au gobage, ne voyant pas ma mouche dans les reflets. Il y en a une de 35cm et deux de 25 qui se pendent à ma ligne. B... qui est de l'autre côté de la rivière, caché par une île, a fait de nombreuses petites truites et un saumon , en nymphe.

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Par contre, il y a une bestiole qui pique beaucoup plus que les truites, ce sont les moustiques. Et une petite mouche noire qui laisse une goûte de sang sur la peau, quand elle s'envole. Nous avons un spray... à la maison ! B... fait une réaction allergique.Gonflements et pustules. Il mettra trois jours à s'en remettre .

Problème du matin : où aller ? Il n'y a que l'embarras du choix : les lacs sont partout. Et pourtant, c'est sur celui où nous nous sommes perdus que nous revenons. Ne pas rester sur un échec. Mais plutôt que d'aller à l'autre bout du plan d'eau, nous allons faire la bordure d'en face. Dans les herbiers, j'essaie le "walking the dog" que j'appelle plus communément le "zig-zag". Attaque et gros remous à chaque lancer ! Petits brochets (50 à 60cm) et quelques blacks.

B... monte un leurre semblable et c'est le festival.

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Un endroit rêvé pour M... pour ses débuts de pêcheur au lancé, et pour les décrochages des leurres dans la gueule des brochets...sans pinces !

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En cul de bateau B..., fait un malheur... En rentrant, nous croisons une résidence secondaire improbable...

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D'autres lacs nous attendent . Sur l'un, B... et M... font chacun leur brochet, et moi une bredouille. Sur un autre, j'en décroche un et je sors deux blacks à petite bouche c'est à eux d'être bredouille !

Un ami de C... s'occupe d'un camp de pêche sur la Penobscot. Nous allons voir. Vu la difficulté, nous lui laisserons faire la mise à l'eau. Pendant que M... rentre à Bangor en vélo - entrainement de champion oblige - nous partons très prudemment entre les rochers. Nous pêchons avec beaucoup de sérieux, comme d'habitude ! Je prends deux brochetons et B... sera bredouille. Nous essuyons quelques refus. Les "petites bouches", ce n'est pas pour nous ! Nous n'aurons pas le temps d'apprendre à les pêcher. Retour à la maison, avec, bien sûr, engueulade suite à une erreur de trajet dans Bangor ! Nous arrivons à la maison où M... et C... nous attendent avec une certaine anxiété !

Le jour suivant, après l'achat de homards pour le soir, nous repartons sur le Chemo (souvenir de l'hélice). Toujours des brochets et quelques black. B... en regarde un, plutôt joli pour ici - 65cm - suspendu au bas de ligne qu'il tient à la main : "chez nous, il aurait déjà cassé. Ils ne doivent pas avoir les mêmes dents...." Le poisson, sans doute vexé, ferme la gueule, cisaille le fil, et adieu brochet et leurre ! Finalement, ici aussi ils ont des dents bien affûtées. C'était un leurre magique de plus de trois ans d'âge !

Et ce soir, encore des homards. Fameux, avec un petit vin blanc !

La partie de pêche suivante, nous la faisons sur Great lake sream. Après une longue piste, on peut rêver d'un endroit sauvage. Il n'en est rien. Nous arrivons sur un site très touristique et, faute de poissons sur une rivière pourtant fort belle, nous achetons des souvenirs....hors de prix !

C'est l'avant dernier jour. Nous roulons une bonne heure avant d'atteindre la West branch de la Penobscot. La rivière est majestueuse. Grande, puissante, torrentueuse; l'eau court entre de gros blocs de granite. Eau très claire sur fond noir, légèrement rougeâtre. Eaux acides.

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J'arrive à me coincer entre deux rocs et je prends, en nymphe, deux truites de couleur claire. 25cm tout au plus. J'admire le sérieux de M... qui, de son rocher pêche avec constance.

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Même si les débuts à la mouche sont ingrats, il insiste et ne se décourage pas. Sur le soir, dans un camping, nous pêchons tous les deux sur un endroit calme. J'essuie quelques refus de petite truites et j'en sors deux. B... qui est à 50m plus haut, sur un courant contraire, se régale avec quatorze prises, en nymphe avec indicateur. A remarquer: les moustiques sont plus rares. Sur toutes les rivières que nous avons pêché durant le séjour, c'est la seule où nous avons rencontré de nombreux pêcheurs à la mouche. Un signe.

Pour le dernier jour, essais sur un nouveau lac. Pour deux refus et une belle rincée ! Il fallait bien un jour de pluie, avant de partir... Retour à la maison pour préparer nos valises avant un dernier restaurant où nous amènent M... et C... . Une charmante cousine Canadienne, K... , est invitée. Au menu : pizzas, burger etc....J'ai décidé de vivre dangereusement : pour moi, ce sera un burger, le plus grand.

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Un dépucelage, en quelque sorte ! Plus adepte du cassoulet, de ma longue vie, c'est le premier que je mange. Arrive un truc monstrueux recouvert de part et d'autre par deux belles têtes de cèpe. Ah, non ! c'est du pain. Bien imité ! Comment ça se mange ? D'un coup de couteau, K... démolit le tout et me tend la fourchette. Ok ! comme ça, je sais faire. Mais expliqué avec l'accent de nos cousins d'Amérique, ça a un autre charme ! Je fais le plein. Pourtant, j'ai une belle capacité. Mais ajoutez à tout ça un litre de bière ( je refuse la troisième - si,si ! ) Nous terminons la soirée par quelques sucreries chez K.... J'emporterai son rire éclatant....

Bangor-Boston, via Augusta. Bus rapide et confortable. Puis un avion vers Londres et un autre pour Toulouse. Long et fatigant, comme d'habitude.

Merci à vous, M... et C...pour votre gentillesse et votre profond sens de l'hospitalité, ainsi qu'à votre famille pour ses fabuleux homards. Et surtout à D... pour le prêt de son bateau, sans qui la pêche en lac, et la sortie elle-même, n'aurait pas été possible.

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17 avril 2016 7 17 /04 /avril /2016 20:53

Après un redoux en Février, le temps s'est franchement mis à la pluie et au froid. La sortie est fixée depuis longtemps; nous démarrons en camping-car pour un grand tour: l' Aragon avec Méquinenza, l'Estremadura avec Orellana et le Portugal avec Alquevera. Toujours avec B....

La route pour Mequinenza, le camion la connait . 14h: arrêt habituel dans le Val d'Aran pour le repas et vers les 20h, nous voilà arrivés au camping de Caspe. Nous sommes en pays connu, quasiment toujours à la même place ! Surprise : certains "pays" sont là. D'aucun ont même amené leur épouse.Renseignements pris, la pêche est franchement mauvaise ! Pas à cause d'elles, je vous rassure !

Vers Mequineza, Orellana, Alquevera....

Nous avons loué une barque pour deux jours. Sur le lac, nous sommes en pays de connaissance : nous partons vers l'amont, vers des "plages" où nous avons déjà réussi de beaux tableaux. Mais l'eau, trouble au départ devient de plus en plus chargée. Les Pyrénées, encore recouverts d'une neige de fin de saison abondante, dégoulinent jusqu'au lac. Des roseaux secs flottent tout autour de nous. Rien de bien engageant.Deux heures de pêche dans ce bourbier et, poignée en coin, nous repartons vers l'aval, sous le monastère

Vers Mequineza, Orellana, Alquevera....

Pour la qualité de l'eau, c'est nettement mieux. Pour la pêche, c'est aussi mauvais. Pendant des heures, nous agitons notre leurre souple. B... prendra une belle perche que nous mangerons ce soir.

Vers Mequineza, Orellana, Alquevera....

et un sandre d'environ 70cm.

Vers Mequineza, Orellana, Alquevera....

Moi, comme on dit, je fais "tôle" ! Rien ! Pas un décrochage, pas une attaque....Retour au camping; comparaison des résultats. Quelques habitués ont tiré leur épingle du jeu avec huit à dix prises par bateau. Nous prenons, comme chaque fois, une leçon des "nantais" qui viennent à cette époque depuis des années. Heureusement - si l'on peut dire ! - les "capotes sont nombreuses, et les résultats très variables.

Evidemment, une rencontre impromptue de copains, ça se fête ! Apéro pour tous.

Repas du soir : B... au bout de la queue de la poêle fait griller les filets de la perche, puis pour moi, c'est la plonge. Et au lit. Comme d'hab, quoi ...

Le lendemain, sous un soleil voilé, nous partons vers l'aval, prenons le passage sous le monastère, en eau seulement quand le lac est plein. Nous nous enfonçons en bout d'une anse. Il paraît que les sandres sont tout au bord, sous les arbres aux branches immergées. Arrêt brusque sur une chasse. B... est au leurre souple et moi au poisson articulé. Si, à l'endroit de la chasse, on ne fait rien, plus loin, sous un arbre, B... sort un sandre par...1m de fond ! Moi, toujours rien...

Vers Mequineza, Orellana, Alquevera....

Le vent se lève. Et à Méquinenza, quand il se lève, ce n'est pas à moitié ! La pêche devient difficile et diriger le bateau au moteur électrique devient quasiment impossible. Enfin, mon leurre se bloque. Ferrage et...casse ! Le bout de la tresse revient râpé et usée... Négligence ! Faudrait un peu mieux contrôler son matos !

Pique-nique dans un coin abrité, avec deux copains qui n'ont rien pris. Le vent est tellement fort qu'il est impossible de rester sur poste: nous rentrons. Sur une barque de 4,5m à fond plat, mieux vaut avoir enfilé des cirés. Ca cogne et ça mouille !

Aux résultats : les nantais", 15 pièces; nous : 1 et un tas de bredouilles. Vaut mieux bien le connaître, ce p... de lac ! On se retrouve tous dans un bungalow pour arroser ça !

Méquinenza n'était pour nous qu'une étape pour nous permettre de couper les 1300km à faire pour atteindre Orellana, en Estremadura.

Après quelques heures de route, un arrêt "café" est nécessaire. Sortie de l'autoroute, arrivée sur le rond-point.... et....plus de freins !! Heureusement, il n'y a personne et j'ai rétrogradé en seconde. Arrêt au frein à main devant le bistrot. Ca fait un peu froid dans le dos. Sous le capot, la pompe du système d'assistance au freinage pendouille lamentablement au bout d'une durite. Le boulon de fixation s'est tiré et la courroie se balade quelque part sur l'autoroute. Que cela ne nous prive pas de notre café, et surtout du serveur pour lui demander s'il connaît dans le coin un "taller de mécanico". Automatiquement, les trois clients du bar sortent leur téléphone et deux minutes plus tard, l'un d'entre eux nous informe que le garage citroen, à 12km plus loin peut nous recevoir. Moitié sur la chaussée et moitié sur la bande d'arrêt d'urgence, main sur la poignée du frein à main j'arrive dans une petite ville.Un passant que nous questionnons saute dans son 4x4 et nous ouvre la route jusqu'au garage.Plus que sympas, les gens ici ! A peine le camping-car est il arrêté qu'un gars a déjà sa tête sous le capot. Et c'est avec un grand sourire qu'il nous propose d'aller faire un tour, et que dans une heure tout sera réparé. .Même la patte de tension de la courroie qui, cassée, sera ressoudée. Et 50€ plus tard, nous reprenons la route.

Vers Mequineza, Orellana, Alquevera....

21h. Nous traversons Orellana par ses petites rues tortueuses, suivant le parcours balisé pour le camping "El Balcon de Orellana". La nuit tombe et...la porte est close ! Fermée avec chaîne et cadenas ! Nous passons la nuit sur un camping, près du barrage.

Au bistrot du port, le lendemain. Je tente de récolter quelques renseignements dans mon espagnol approximatif. La jolie serveuse aux yeux d'un bleu profond nous oriente vers des habitués du coin. Les conversations rapides s'entrecroisent, les téléphones sortent et en trois minutes, nous avons un bateau à louer. Le camping le plus proche est à 40km, qu'il faudra se taper deux fois par jour. Sous le barrage de Garcia de Sola où, il y a deux ans, un arbre s'était glissé subrepticement derrière mon camping-car, et s'était appuyé fortement contre mon porte vélo, le pliant définitivement !! La météo annonce du très mauvais temps pour deux jours. Nous reportons notre location. Deux jours à passer à se balader ou à pêcher du bord, sous la pluie. Reste à prendre la licence. Facile, nous dit on : toutes les banques la délivrent. Mais aucune n'a l'imprimé ! C'est un petit magasin de pêche qui nous fournira le papier que nous irons faire remplir dans un banque !

La ballade du jour nous mène à une plage, un débarcadère du lac Ciraja. Le nombre de voitures garées là , remorque au cul, est impressionnant. La qualité de certains bateaux aussi ! En Espagne (comme ailleurs) la crise n'est pas pour tout le monde. L'argent semble circuler ici aussi selon un principe étrange de vases communicants: du vide vers le plus plein !

Le lendemain, il tombe des trombes d'eau. Nous essayons quand même du bord. Battus par la pluie, dans nos cirés, nous essaierons toute sorte de leurres. Pour rien. Dans la même crique, du bateau, il y a deux ans nous faisions dans la journée une vingtaine de brochets chacun !

Retour au camping. Repas au restaurant tout en regardant un match de foot.

Le premier jour de pêche sur Orellana, par temps clair et frais

Vers Mequineza, Orellana, Alquevera....

se solde par un brochet de 60cm pour moi, et une bredouille pour B...

Vers Mequineza, Orellana, Alquevera....

Le lendemain, le temps est toujours clair, et il fait plus chaud. Les black-bass commencent à se promener, et nos leurres les font fuir ! Avec 12° l'eau est plutôt fraîche. Ce n'est pas ce qui va les rendre actifs. B... sort un leurre miracle pour les brochets. Sûr qu'il doit en faire, des miracles : à 25€ l'unité ! Premier lancé : noeud au bout de la canne et le poisson artificiel fait le plus beau - et le seul - vol plané de sa vie ! Lui, c'est un plongeant. Pas nous : nous le laissons au fond. Désespéré, je monte une écrevisse artificielle. Deux ou trois lancés plus tard, je cravate un brochet de 70cm.

Vers Mequineza, Orellana, Alquevera....

Persuadé d'avoir trouvé l'appas miracle, j'insiste avec mon bout de plastique noirâtre. Mais il ne faut pas rêver, il n'y avait qu'un seul affamé ! Et B... sera encore bredouille.

Le troisième jour, pas de jaloux : nous serons "capots" tous les deux ! Mais nous nous baladons. Jusqu'à la panne d'essence. Une réserve est prévue, alors tout va bien.

En tout, en cinq jours de pêche en barque et un jour à pied, nos avons pris cinq poissons. Pas généreuse, l'Espagne, cette année.

Nous poursuivons notre voyage vers le Portugal et le lac d'Alquevera. Ce sera une découverte. Direction Mérida, puis Badajoz. B... est au volant. Et l'autoroute défile, à 110km/h.... Dans le ronronnement du moteur se glisse subrepticement un petit sifflement.....

B... : "tu n'entends pas un drôle de bruit ?"

Moi :"justement, j'écoutais...."

Et là, d'un coup, un énorme bruit de ferraille ! Tout se bloque, tout s'entrechoque. Les pignons semblent de monter les uns sur les autres.... En débrayant, sur la lancée, B... arrive à se garer sur la bande d'arrêt d'urgence. Tiens, elle n'a jamais aussi bien porté son nom, celle là ! Levier de vitesses bloqué, moteur bloqué. Les vitesses ne passent plus... Cette fois, c'est de l'hyper sérieux. Sous le capot, tout est toujours en place. C'est dans les tripes que ça se passe. Fini, pêche et poissons. "je ne connaîtrai toujours pas le Portugal" se lamente B... Et moi je sors l'attestation d'assurance pour contacter Europe Assistance. Un camion avec deux ouvriers de l'autoroute vient se garer à 30m de nous. Renseignements pris, nous sommes sur la A5 au km 388. Ca facilite le contact avec la charmante hôtesse qui me répond, dans un excellent français. La dépanneuse sera là dans 40mn. Attendons...

Vers Mequineza, Orellana, Alquevera....

Me voilà au volant de mon camping-car, juché sur la dépanneuse, en position de mâle dominant....la campagne ! Vue imprenable !

Vers Mequineza, Orellana, Alquevera....

On descend le camion, au fond d'une arrière cour, entre deux vieilles voitures déglinguées qui, au vu de la poussière qui les recouvre, sont là depuis le siècle dernier. Pas rassurant. Deux mécanos arrivent. Explications. Diagnostic : "la caja de cambios". Ouais. Les pignons de la boîte à vitesses qui se sont un peu mélangés. 14h. C'est la pause jusqu'à 17h.. Ne nous laissons pas abattre: direct au resto du coin. A 5h, ils ont vidangé la boîte: à peine un verre d'huile qui sent la vieille friture !

Reste plus qu'à rentrer en France. Un taxi vient nous cueillir pour nous amener à l'agence de location de voiture. Retour au camping-car pour charger le plus d'affaires possible, entassées dans des grands sacs poubelle.

Le camping-car reste au garage, en attendant que l'on trouve pour lui une nouvelle boîte à vitesses de "segunda mano" Les mécaniciens semblent sérieux et, comme tous les gens que nous rencontrons ici, sont très sympathiques. Cette fois, je souhaite vivement que mes impressions ne me trompent pas.

Et vogue la galère...L'autoroute se déroule à nouveau devant nous...dans l'autre sens. Pendant 200km. Et là, la tête dans les mains, c'est B..., côté passager, qui explose: " que je suis c..., mais que je suis c...!". Loin de moi l'idée de le contredire ! J'attends la nouvelle de l'autre catastrophe....Il a laissé la clé de sa voiture dans le camping-car. Sa voiture fermée est chez moi. Et entre chez moi, la ville rose, et chez lui, la ville au fameux pont, il y a 100km ! Demain soir, comment va-t-il renter chez lui ? Le double, peut être dans la voiture, caché depuis un siècle ! Reste à téléphoner à son fils qui trouvera un triple dans la maison. Une vraie fausse clé qui ouvre les portes mais qui ne démarre pas le véhicule. C'est bien, ces voitures à carte !

Le fils trouve la clé et la donne à un copain qui passe par chez moi. Rendez-vous devant un resto:" L'Andalou". Le lendemain, arrivés à destination nous poirotons .B.. ne tenant plus en place, attend dehors sous une pluie battante et...voit passer le porteur de la clé qui ne s'arrête pas. Affolement sur le téléphone, et deux faux numéros plus tard, nous apprenons qu'ils nous attendent 1km plus loin, devant "Le Catalan ". Décidément, l'Espagne nous en veut !

Enfin la chance. Le double de la carte est bien dans la voiture. Grand sourire et un bon "jaune" pour arroser tout ça. Tant pis pour la gendarmerie: il faut savoir vivre dangereusement ! Et ça, preuve est faite que nous savons.

L'épreuve suivante sera la réparation du camping-car: mais là, c'est une autre histoire ! Et pas la moindre.

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28 septembre 2015 1 28 /09 /septembre /2015 15:01

 

Pêche dans un fjord de Norvège

Retour de Slovénie et, une ou deux lessives plus loin, je prépare une nouvelle valise... Pas du tout le même genre. D'abord, poids limité pour l'avion. Fin des grandes aises de la voiture pour deux. 23 kg par personne et un bagage cabine. Avec un paquet de plombs, de gros leurres, un peu de "carburant", et il ne reste pas grand choses pour les slips et les chaussettes. Sans parler des tenues de pluie : pas un luxe quand on se rapproche du cercle polaire.

Il est samedi. Quelques kilomètres et deux avions plus loin, nous atterrissons à Trondheim, Norvège.

Pêche en Norvège

Pour pêcher le cabillaud,le lieu noir ou jaune et... tout ce qui veut bien se faire prendre !Très différent de la semaine de pêche à la mouche qu'avec avec B... nous venons de passer en Slovénie. Une habitude que nous alimentons tous les ans ou presque. Difficile de se passer des truites de la Sava, et de Nada notre hôtesse.

Nous voici donc à Trondheim: ni trop chaud, ni trop froid. Je mets quand même mon blouson, et je le supporte. Toujours le même cirque : il manque les valises de B... et d'Y...Les fois où tout arrive à bon port sont rares. Un groupe de huit ou dix personnes est dans le même cas. Incompréhensible ! D'autant plus qu'au guichet spécialisé dans les pertes de bagages, ils savent déjà quel est l'avion qui les apportera et à quelle heure. Cela ressemble fort à des "pertes" organisées. Question de poids ? Un avion qui pèse est un gros buveur de kérosène !

Arrivés à destination, après 120 km en voiture louée, nous prenons notre appartement au Sansundetsenter.

Pêche en Norvège

Confortable pour quatre pêcheurs: deux chambres, sale de bains, séjour avec canapé et cuisine. Y..., Notre cuistot, va nous mitonner de ces filets de poissons....!

Pêche en Norvège

Premier matin. Petit déjeuner léger. Tiens! Il n'y a plus de déjeuner à la fourchette. Eh oui Les ans en sont la cause: cholestérol, tension, sucre, acide urique... Si pour certains, c'est déjà là,. Pour d'autres, ça viendra...

Plutôt que d'attendre les bagages, B... et Y... trouvent plus sûr de retourner à l'aéroport. A 70km/h, B... reviendra avec sa valise, Y... ne pourra se changer que demain où, sûr, promis, la sienne sera livrée directement au centre de pêche.

Les deux veinards, moi et D... prenons un des deux bateaux préalablement loués.Grands, stables, poussés par 30cv, ça marche.

Pêche en Norvège

Sur les petites vagues, ça me déglingue même les vertèbres: on va pouvoir jouer aux osselets ! Nous pêchons un peu au hasard, nous fiant à la profondeur indiqué par le sonar. Première tentative par 80m de fond. Pendant la descente du leurre, même avec mon jig de 100gr au bout d'une mitraillette de trois mouches, j'ai le temps d'admirer le paysage. Superbe, au demeurant. Avec la dérive due au petit vent, il faut très souvent relâcher du fil si l'on veut sentir le fond. Au second coup, en faisant de larges mouvements d'animation, mon leurre se bloque. Rocher ? Alors c'est un rocher qui bouge ! Je sens des coups de tête, et la bagarre commence. Pas violente, mais lourde, la bête. Pour remonter de 80m, il faut sacrément pomper. Pas de risque de casse: tresse de 20% et bas de ligne en fluorocarbonne de 70%. Si ça a tenu sur les carangues des Bijagos, ça tiendra bien sur une morue ! Et l'animal paraît. Fatigué, surtout par la décompression. Jolie bête, mais loin d'un trophée. Photos d'usage

Pêche en Norvège

Remise à l'eau, elle paraît repartir en forme. Mais quelques minutes plus tard, elle réapparaît, ventre en l'air. Juste bonne à manger, après l'avoir pesée par la même occasion: 5,6kg. Bof ! Même après avoir enlevé la grosse tête, il restera de quoi faire un bon plat,

Nous en prenons d'autres, plus petites. Une quinzaine de poissons, de 3kg en moyenne pour les morues, les lieux noirs

Pêche en Norvège

ou les lieux jaunes

Pêche en Norvège

. Ce soir nous allons au lit en plein jour. Fin Juin, pas très loin du cercle polaire, le soleil n'est pas fainéant ! Il éclaire tout le temps, même à deux heures du matin.

Pêche en Norvège

C'est la montre qui nous dit qu'il faut nous lever. Pas la clarté du jour. Petit déjeuner léger: pas de courses le week-end. Comme promis, la valise d'Y... arrive à 10h. Tout est complet. Phil, le gars qui gère le centre nous donne les conseils et nous montre son magasin. Nos gros plombs et nos gros leurres souples, nous pourrons les mettre en vente au retour sur "le bon coin" ! Ici, on pêche avec des leurres plutôt petits mais bien plombés. Couleur rouge et jaune. De 60 à 100gr. C'est ce que B... choisira le plus souvent, avec une grosse mouche à 60 ou 80cm au dessus. Moi, je préfairerai un leurre plus petit avec un plomb sabot de 30gr. Comme pour le sandre à Méquinenza. Il manie avec une amplitude assez importante. Moi, je manie lentement, par petites touches. Nous aurons d'aussi bons résultats l'un que l'autre. Peut-être un peu mieux pour B..., quand même ! Il fera surtout la plus belle pièce du séjour .

Pêche en Norvège

Seul problème avec un plomb léger, la dérive par vent un peu fort oblige à remonter souvent le leurre, qui est ensuite plus lent à redescendre. Pêche difficile au-delà de 20m de fond. Nous montons trois cannes pour varier, dont une où je mets un jig de 100gr. avec trois mouches.

Après le passage au magasin et les conseils de Phil pour l'utilisation du sondeur, du GPS et la recherche des postes nous faisons un saut au Super Marcket, à 5km du centre. Cher dans l'ensemble, mais si nous voulions faire des économies, fallait aller aux goujons dans le Tarn !

Avec D..., nous prenons une dizaine de morues et de lieux , dont un seul de belle taille.

Pêche en Norvège
Pêche en Norvège

A poids égal, le lieu est un poisson qui a une bien meilleure défense que la morue. Puissant et nerveux.

En rentrant, le soir, nous décrochons chacun, au même endroit, une très belle pièce. Si tant est que les poissons décrochés sont toujours les plus gros !

Après l'apéro et un bon repas préparé par notre excellent cuistot, nous laissons B... et D... aller au lit, et avec Y..., nous reprenons la mer. Manière de prendre encore quelques poissons et de rentrer en plein jour à...1h du matin !

Ronflements puissants de B... Je dors mal. Réveil à 7h30. Heureusement, il y a la douche pour me réquinquer !

A quelques centaines de mètres du petit port où sont amarrés les bateaux, il y a un grand pont jeté au dessus d'un bras du fjord, comme le fameux pont qui enjambe le Tarn chez les copains. Mais tellement plus petit ! D'un coup de moteur nous sommes dessous, dans les forts courants de la renverse. Nous remontons le chenal -- 240 de fond en son milieu -- jusqu'à une île. Nous pêchons en bordure par 15 à 20m de fond. Petits poissons. Sous l'île, la pêche sera aussi très décevante. Je ferai un doublé, sans doute le meilleur du plus petit poisson !

Pêche en Norvège

Les filets sont découpés par B...

Pêche en Norvège

Cuisson toujours par Y...

Pêche en Norvège

L'après-midi B... et D... partent avec Phil, qui devient notre guide sur son propre bateau. Nous suivrons, avec Y... 30mn, de mer, poignée en coin, avant d'arriver sur des hauts fonds de 20m. Phil explique la pêche, sondeur et GPS à l'appui. Nous nous rapprochons le plus possible, imité par un bateau inconnu qui à repéré le manège.

la pêche commence

Pêche en Norvège
Pêche en Norvège

J'utilise encore avec mon petit leurre jaune-verdâtre de 7cm lesté à 30gr.Canne Astuci de 10-30gr, moulinet Shimano Stradic avec tresse de 12%. Très léger et pourtant efficace. Excellent pour les sensations. Les autres, sur les conseils du guide, pêchent avec des leurres de 10cm, lesté à 60 ou 80 gr. Parfois j'utilise un jig de 11cm au bout d'une mitraillette de trois mouches. Au résultat, B... fait deux pièces alors que j'en sors une dizaine. Y... en fera 6 ou 7.Sur notre bateau, nous n'avons pas de guide pour nous les piquer sous le nez !

M...

M...

Y...

Y...

D...

D...

B...

B...

Phil, notre guide

Phil, notre guide

Nous rentrons à l'appartement pour le repas du soir. Moi, je vais au lit pendant que B... D... et Y... repartent pour la nuit réussir une autre partie de pêche.

Pêche en Norvège

Bonne nuit de sommeil. Petit déjeuner rapide et les équipes se forment. B... et D... sont sur un bateau; Y... et moi sur l'autre. De toute l'équipe, c'est D... qui semble maîtriser le mieux le sondeur. Moi ? Seulement capable de lire la profondeur et la température de l'eau. Alors, pour l'utilisation du GPS, c'est Y... qui pianote. Une heure après: sondeur est en croix ! Tout à l'envers. On retrouve B... et D... pour profiter de leur recherche. Dans la matinée, B... fait un vol de morues. Il les prendra même par deux !

Pêche en Norvège
Pêche en Norvège

Il fera aussi la plus belle pièce du séjour: 9kg

Pêche en Norvège

Je me "contente" de 8 pièces. Des morues d'environ 3kg. Les lieux sont petits et pris "en rafale". Je ne les mets pas dans le décompte. (approximatif ! )

Pêche en Norvège

Après le repas, c'est le moment de faire chauffer la carte bleue: courses jusqu'à 17h. Comme nous ne sommes pas ici pour nous faire du mal, nous cherchons et trouvons la cave. Vin rouge très correct, bien meilleur que le vin Sud Africain de l'avion. B... qui a le nez fin,dégotera même, pour la sécheresse de fin de séjour, du "jaune" bien de chez nous. A 30€, quand même !

Je ne parlerai pas de l'après midi de pêche, qui est très mauvaise pour tout le monde.

La nuit, nous allons sur un courant, à la renverse avant la marée basse. Etroit passage pas très profond par lequel se vide un vaste plan d'eau du fjord. Avec Y... nous sortons de nombreux petits lieux noirs, deux beaux lieux jaunes et deux ou trois petites morues.

Pêche en Norvège
Pêche en Norvège

Toujours avec mon petit leurre jaune lesté à 30gr. L'autre bateau sort 5 ou 6 pièces, pas très grosses pour eux aussi. Par contre, malgré chemise, polaire, blouson et même imperméable, nous rentrons frigorifiés. Avec en plus, le gilet de sauvetage... Vous en voulez, des bibendums ?!

Tout le monde est debout vers 7h30. Dehors, tristesse : Vent et pluie. Relâche. Nous allons à Bora. Visite du centre commercial. Bof : il y a mieux pour faire du tourisme ! D'ailleurs, où sont les touristes ? Le coin ne semble pas les attirer. Les seuls que l'on risque de rencontrer sont sur l'eau, au bout de leur canne. Remarque : la banque refuse de me convertir des euros en couronnes. "A Trondheim" me dit-on. Reste la carte, pour engraisser les banques...Au retour, la pluie,l'apéro, le repas, le vin: quatre bonnes raisons de faire la sieste. Puis, de derrière les carreaux, nous regardons tomber la pluie.

Pêche en Norvège

Pas courageux, les Français !

Dehors, des Allemands débitent du filet. Faut dire qu'ils sont avec remorque et...congélateur ! Quand on pêche pour la viande, on ne craint pas la tempête ! Nous, a 21h, on s'em.... toujours.

Nouveau jour, avec pleine mer annoncée pour 13h. Le matin, nous partons sous l'île Sud. Peu de poissons mais je mets une nouvelle morue d'environ 6kg à mon palmarès. Elle se vide dans le bateau, et sur le ciré: bonjour l'odeur ! Prise avec le leurre du coin : rouge et jaune, plombé à 60gr. L'après midi, les bateaux se séparent. Avec B... nous faisons une petite pêche. Trois morues chacun. Il décroche une grosse bête après plusieurs minutes de bagarre : sûr qu'il vient de perdre son trophée !

Ce soir Y et D... vont au lit et avec B... nous reprenons la mer. Après la pêche de la journée, il reste environ 1/4 de réservoir. Nous prenons en plus le réservoir des copains, par sécurité... Panne sèche en arrivant près des spots. Changement de réservoir. B...commence à stresser. Après quelques difficultés à nous positionner avec le GPS, nous pêchons. Encore avec mon petit leurre. Je fais deux morues et un beau lieu. Temps doux, sans vent : idéal. B... manque deux poissons. Je le sens de plus en plus anxieux, ce qui le fait "pêcher mal"... Il décide de rentrer. Pas trop vite, pour économiser le carburant. Arrivée au port, sans problème. Au lit à1h heure: les morues en profitent ...!

Ce matin, pendant que les copains font les courses, je vais pour faire un brin de causette avec Phil Dale. Avec mon anglais basique, le mot "causette" est un tant soi peu exagéré ! Mais nous nous comprenons.

Midi. Après un bon steak, les bateaux se forment : B... et moi sur l'un, Y... et D... sur l'autre. Chacun pour soi. Nous revenons dans le courant entre deux plans d'eau. La marée descend. Nous prenons de très nombreux petit lieux, souvent plusieurs en même temps. Plus quelques morues, pas très grosses. Surprise: au bout de ma ligne arrive un poisson... rouge ! Tout au moins d'une couleur très inhabituelle. On imagine n'importe quoi : même du mérou ! Un touriste en quelque sorte ! C'est une jolie morue bien maquillée ! Pas habituelle dans le coin ! Elle a tout simplement pris la couleur du fond.

Pêche en Norvège
Pêche en Norvège

Pour le repas, B... fera un doublé de deux beaux poissons. Heureusement qu'elles ne s'entendent pas pour tirer du même côté.

Pêche en Norvège

Total: B... 26 pièces et moi 18. Dont un très beau lieu jaune. Y..., 10 et D...10 aussi plus un petit grondin.

Pêche en Norvège

Nous en prendrons plusieurs durant le séjour, avec aussi deux très petites juliennes.

Pêche en Norvège

La nuit, le vent se lève après notre départ. Le sonar détecte de nombreux poissons qui font la fine bouche. Est-ce à cause de l'importante dérive ? Y... et D..., dans le courant réussissent leur pêche avec 10 poissons chacun. Le froid nous fait rentrer.

Le lendemain, très beau temps pour le pêcheur, mais pêche nulle pour tout le monde. Dans l'après midi, les prises sont très rares et petites. Y... en profite pour faire la seule tôle du séjour.

A chaque jour sa météo: le jour suivant il pleut. L'équipe part faire les magasins et les courses. Sans moi. J'enfile le ciré, fais le plein, et je sors dans le chenal vers l'île Nord. Pluie fine et temps doux Les lieux sont de sortie. J'en prends cinq, jolis et j'en décroche un paquet en pêchant à la traîne.Près du bord, je fais trois morues supplémentaires. Dès qu'on s'éloigne du bord, le chenal rapidement très profond. 240m selon le sonar.

L'après midi, avec B... nous voyons comment il est difficile de pêcher avec un sondeur et un Gps défaillant. Au hasard, nous pendrons cependant quatre beaux lieux. Pour moi, toujours avec mon petit leurre et ma canne légère: belles bagarres et sensations garanties.

Et c'est notre dernier jour.

Le matin, avec B... nous revenons vers l'île Nord. C'est la marée montante. En fait, les poissons semblent se positionner face au courant, à la sortie du chenal ou à la pointe des îles. Donc d'un côté ou de l'autre selon que la mer monte ou descend. Nous faisons de très beaux lieux par 35m de fond. Monture: un jig bleu de 11cm avec une mouche à 60cm au dessus. Sur 50 à 70% de fluorocarbonne. Ils sont entre deux eaux. L'attaque est violente et la bête a une sacrée défense. Sur l'autre bateau, quelque part sur la mer, D... équipe aussi sa ligne avec un jig au bout d'une mitraillette de trois mouches. Sauf qu'il oublie de l'attacher à la tresse. Peut-être que sa monture, descendant seule vers les grands fonds, à tenté un poisson au passage....Quant à Y... d'un violent lancé, moulinet fermé, Il satellise son jig ! Fallait bien se faire remarquer, pour le dernier jour !

Le soir, sur la digue du petit port, un pêcheur à la mouche ( "qui sait faire !", comme dit B...) prend des lieux noirs. Je pense qu'au fouet, il y avait quelque chose d'intéressant à faire. Surtout dans le courant entre les plans d'eau.

Ce matin, c'est bagages, chargement, adieux à Phil et retour à Trondheim à 70k/h.Nous avons 7h de repos à l'aéroport avant de décoller.

Dernière remarque: à Toulouse, nous avons récupéré chacun notre valise. Exceptionnel !

Bonne sortie, avec une pêche intéressante. Nombreux poissons. Surtout, éviter de prendre un tas de leurres. On accroche peu et Phil est parfaitement et suffisamment équipé, et de bon conseil. Et savoir utiliser un sondeur avec son GPS n'est pas un luxe, c'est une nécessité. Phil, toujours lui, vous apprendra...

Phil venu nous montrer comment on prend le poisson

Phil venu nous montrer comment on prend le poisson

Phil dans son magasin

Phil dans son magasin

Les cannes à louer

Les cannes à louer

Les leurres utilisés

Les leurres utilisés

L'équipe

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2 août 2014 6 02 /08 /août /2014 20:44

        Retour sur la Sava

 

     A peine arrivés d'Espagne, il faut déjà repartir....Et ces travailleurs qui disent qu'il n'ont pas de congés ! B... veut revenir en Slovénie, pour la Xième fois. En 20 ans pour lui, et en 15 pour moi, on en a vu, des changements...La Sava Bohinjca regorgeait de beaux ombres et surtout de belles farios. Quand j'y suis allé pour la première fois, embarqué par un club qui avait un désistement de dernière minute, les gardes commencaient à "bassiner", fiers de venir déverser à nos pieds des arc-en-ciel qui ne comprenaient rien à l'eau turquoise de la Sava. Les gardes non plus ne comprenaient pas pourquoi nous partions ailleurs quand ils vidaient les poubelles devant nous. Maintenant, les farios sont rares (mais souvent très belles ) et les "blanches" sont , malgré tout, de qualité. Avec des quantités de truitelles de moins de 10 cm. Iraient-elles jusqu'à se reproduire ? En fait, je me joins à deux amis, B... et D.. qui faisaient partie de l'équipe des quatre compères du Montana. Pas d'hier, cela aussi !

   Départ en voiture à 5 heures du matin, pour 1300km - exactement ! Nous retournons dans notre pension habituelle, chez Nada à Cesnijca, près de Britisca. DSCF0202 - Copie

Je crois, que de tous mes récits c'est la première fois que je nomme la propriétaire de l'endroit où nous logeons. Mais cette personne est telement exceptionnelle par son sourire, son amabilité, son dynamisme et les services rendus, qu'elle mérite bien cette petite publicité. Nombreux sont les pêcheurs de la Sava qui la reconnaîtront.

    Le voyage se passe sans encombre, surtout pour moi qui passe ma journée à dormir pendant que B... et D... se remplacent au volant. Arrivée à 20h, bien fatigués quand même. Nous avons chacun notre chambre, salle commune et cuisine intégrée. Nous ne dépenserons pas beaucoup de gaz : Nada est aussi une excellente cuisinière et le soir, nous profiterons de ses repas.

   La nuit a été bonne et nous sommes en pleine forme pour attaquer nos premiers poissons. Prise des permis journaliers à Bristica, à la maison du tourisme. Chers, les permis : 40, 60, 80€ selon les parcours. La Sava Bohinijca est une belle rivière aux eaux de couleur turquoise.DSCN0763

d'une limpidité extrêmeDSCN0766

Nous prenons la partie haute, qui va du pont à l'entrée de Britisca, jusqu'à un barrage, loin en amont. Pêche en matinée autour du camping que nous avons connu comme un simple champ avec quelques tentes, et qui, maintenant, est super équipé.

   Le lit de la rivière a un peu changé. Plus de gravier et moins de fond. Les ombres sont moins coopératifs et pas très gros. 25cm en moyenne. Et ils en voient passer, des mouches artificielles ! Certes, le "cash and release" protège les poissons, mais c'est aussi une sacrée école ! Rien de tel que quelques hameçons dans les lèvres pour les rendre méfiants. Ils montent voir, examinent de près, et plongent en faisant un beau remous avec leur étendard et leur queue. Danscette eau tellement claire, on a tout loisir pour les observer. Casse-croûte près d'un pont, en amont du camping. 

    Début d'après-midi. Nous prenons encore quelques ombres, parfois jolis.DSCN0794

   Anecdote: B....  Pris d'un petit besoin naturel,  va se planquer dans de hautes herbes. Je n'expliquerai pas ce que représente la chose quand on est affublé d'un wader et d'un gilet. Voilà qu'en pleine action, derrière le rideau d'herbes, face à lui, se dresse une "jeunesse" qui, rajustant ses affaires, avait eu la même idée que lui -- si l'on peut appeler cela une idée ! Rencontre bucolique...

   Sur le soir, après avoir fait le point d 17h, nous partons à la recherche d'un nouveau coin, en amont des deux ponts. Les accès sont rares. Pendant que D...descend entre deux rochers pour aller chercher la grosse dans un gros trou, avec B... nous partons vers l'aval, vers le fond d'une lande que j'arrive à traverser. Me voilà à l'intérieur d'un virage, sur un gravier, avec en face, sous des arbres, un petit courant régulier sur des plaques de rocher. Idéal pour les truites du soir. Et, comme si nous avions rendez-vous, elles se mettent à gober. Pas très regardantes, les bestioles. Elles montent presque à chaque coup. Sauf quand je drague ! Les prises sont nombreuses. Des arc-en-ciel de 27 à 30cm.DSCN0775

Pas très grosses et un peu trop calibrées pour être sauvages. Mais c'est un plaisir malgré tout.DSCN0779

B... en fond de lande fait quelques ombres et D..., dans son trou n'arrivera pas à piquer "sa" grosse. Pas d'exploit aujourd'hui, mais c'est un bon début de séjour.

   A la tombée de la nuit, retour chez Nada. Repas et au lit.

   Je l'ai déjà dit : en Slovénie, les permis sont chers. 80€ pour la partie dite "trophy". A ce prix là, mieux vaut alller repérer le terrain avant. Par un chemin qui suit la rivière, nous arrivons sous Bled. Entre les deux ponts qui font limite, les eaux sont blanchâtres, comme si une réjurgeance, ou un petit ruiseau caché venait troubler la rivière. La végétation dense gène considérablement les accès, et l'eau paraît profonde. On aperçoit quelques belles pièces, et surtout de beaux chevesnes ! Pas engageant ! Nous avons bien fait de prendre pour aujourd'hui un permis pour un autre secteur.

   Autour du pont, les pêcheurs sont nombreux et les poissons difficiles. J'arrive à piquer trois ombres au milieu de nombeux refus, et  je me fais caser violemment. Le 10% est un peu léger, mais si on passe au 12, on n'a même plus de refus. Sur l'autre berge, D... et B... font une bonne pêche. Après une petite pose à la guinguette qui vient de se monter près de la rivière, B... fera un très beau tableau de truites.

   Nous ferons un coup du soir -- si l'on peut  dire, car il n'y a pas d'éclosion particulière -- sous une petite centrale électrique. Je reste sur la gravière où je continue à prendre quelques truites et ombres de 30cm en moyenne. B... et D..., sous le barrage, dans 50cm d'eau sortiront de très belles arc-en-ciel de 50 et 60cm.DSCF0197

Et sur du 10% s'il vous plaît. Avec peu de courant, il est vrai.

   Retour chez Nada où nous retrouvons une autre équipe de pêcheurs, dont certains nous sont bien connus. On va s'en raconter, des histoires ! Ils arrivent de Tolmin, où ils ont pêché la Soca et l'Idrijca. Pas terrible !  Nous tenterons quand même le coup...

   Mais avant, retour sur la Sava. Un secteur où, lors de ma première venue en Slovénie (1999...), croyant être sur un "no-kill", nous avions pêché, tout le groupe, en pleine réserve ! Les gardes, pudiquement, avaient regardé ailleurs...

   En début de matinée, sur une fin de lande, je me bagarre avec des ombres pas  coopératifs du tout. Très nombreux refus et seulement quelques arriérés qui n'ont encore pas appris à faire la différence entre une mouche naturelle et une artificielle. L'éducation du poisson, comme l'éducation en général, ça ne marche pas à tous les coups !DSCN0831

   Sur un bras de la rivière, au milieu du courant, les racines d'un gros peuplier forment un beau remous. J'arrive à glisser un gros sedge en c-d-c entre les branches, et à le poser avec un maximum de délicatesse... Je la vois monter... aspirer ma mouche et calmement  repartir dans son antre. Ferrage. Le travail commence. Sur du 10%. Heureusement qu'elle n'a pas beaucoup de place pour se défendre, et qu'en plus, elle est gentille : elle ne profite pas du courant vers l'aval. Au bout de quelques minutes -- longues, très longues ces minutes ! -- je la sens fatiguée et je décide de la prendre en photo sous l'eau. Canne dans la main gauche, bretelle de l'appareil photo coincée, je me contortionne, tire sur la sangle et... donne du mou à l'animal. Avec un hameçon "barbeless", ça ne pardonne pas. Décrochée ! Voilà ma truite, d'un bon demi-mêtre -- et sans doute plus, voyons ! -- qui se pose au fond de l'eau, ventre collé au grvier, à deux mètres à peine de moi. Elle ne bouge pas, reprenant ses esprits. Je n'ai même pas le réflexe de la photographier depuis le bord.

   D... et B... remontent et me retrouvent peu de temps après. Bel exploit de B... sur un ombre

   L'après midi, nous pêchons une autre portion de rivière. Pendant que B... reste près du pont, avec D..., nous remontons. Plus haut, plus loin, de l'autre côté... C'est toujours meilleur ! Nous prenons quelques petites truites qui ne dépassent pas les 30cm. B... à fait "un massacre", et surtout, sous le pont, là où tout le monde pêche, il a pris une belle fario.

   Soirée chez Nada, où, entre apéro, vin et digestif local, nous évoquons de grands souvenirs avec l'autre équipe.

   Le lendemain, lever à 6h. Et dire que ce sont des vacances ! Nous prenons le train pour Tolmin, sans descendre de la  voiture.DSCN0797 Embarquement à Britisca sur un wagon plateau. Début de parcours dans un long tunnel sans lumière, sauf celle des voitures, et promenade au pas de sénateur le long d'une agréable vallée alpine.DSCN0806

   La Soca: grande et belle rivière qui descend des alpes autrichiennes. Fort courant sur gravier; et eau d'une couleur de rêve.DSCN0810

Les accès, en voiture sont difficiles. L'eau est haute. Même rivière qu'en2009 où, avec B... nous étions venus en camping-car. Nous trouvons un endroit accessible: le même que la dernière fois ! Pêche en sèche, sans beaucoup de conviction. B..., dans le seul calme du coin prend une belle a-e-c et une autre plus petite. DSCF0210---Copie.JPG

D... et moi essuyonsune bredouille. Et B... n'aura pas sa marmorata. Si je reviens un jour, se sera en septembre, au moment des basse eaux.

 Nous passons sur l'Idrijca dont la qualité de l'eau nous avait fort déçus en 2009. Aujourd'hui, c'est nettement mieux. Arrêt sur un pool où nous voyons quelques gros poissons. B... et D...partent en amont : bredouille. Moi, en aval : bredouille , malgré deux gros gobages, sous mon nez ! Dernier pool : B... en prend une et se fait casser. D... aussi se fait casser. Moi, je dors dans la voirure ! Je passe quand même quelques minutes à regarder deux pêcheurs allemands manquer plusieurs truites. Ici aussi elles connaissent la combine et savent refuser.

   Décidémenrt que ce soit la Soca ou l'Idrijca, au prix du permis, ça ne vaut vraiment pas le coup à cette saison. A part pour le paysage...Nous manquons volontairement le train pour le retour et nous nous tapons 1h30 d'une petite route sinueuse,que j'ai déjà parcourue avec J-P... il y a quelques années, en camping-car.. La vallée était beaucoup plus agréable en descendant avec le train.

    La journée suivante s'annonce encore belle. Le temps, cette semaine, nous a gâté.

    Arrivés en dessous de Bled, dans un coin que nous avons déjà pêché en début de séjour. En amont du pont, B... prend quelques "sifflets" et va rejoindre D... qui est parti en avant. Ne faisant rien, je passe sur une lande, au dessous du pont. Pas trop profond, pas trop de courant, et gravier régulier. Ca convient aux prothèses de mes vieilles guiboles et à mon équilibre instable. Mais je pense que ça a dû convenir à d'autres : les ombres, plutôt gros, ont beaucoup appris. Nombreux sont les refus et seuls quatre spécimens, sans doute mauvais élèves, se laissent prendre.DSCN0827

   L'après midi, en amont, je prends la place où B... a fait "un massacre" de truites., il y a quelques jours. Nombreux gobages et l'a-e-c est un plus mauvais élève que l'ombre : une dizaine se font prendre, de la juvénile à celle de 40 cm. Et des truitelles, j'en ai tout autour de mes pieds, comme les goujons dans le Tarn ! Je me pose toujours la question  de la reproduction ?DSCN0773

   Je rejoins D... qui, entre quelques prises s'est fait casser par une très grosse truite. Nous retrouvons B... près de la voiture, tout fier de nous monter l'appas qu'il vient de trouver : un leurre dur de 9 cm ! Preuve que l'on ne pêche pas que le vairon, ici ! Vairons dont on voit quelques specimens sur les bords : ils ont intérêt à bien se planquer, dans un tel environnement. Nous retrouvons sur le terrain l'équipe de "pays", contents de leur journée, et nous rentrons manger, sans oublier l'étape au "blue bar" où nous prenons notre mousse habituelle.

DSCN0782

Nombreux sont les Slovènes qui viennent ici déguster une glace. je me laisse tenter...

    Déjà le dernier jour. J'achète quelques mouches à Bled. Elles s'avèreront de très mauvaise qualité. Toujours sur la Sava, il y a encore une partie que nous n'avons pas encore pêché : sous le camp militaire. C'est la première fois que je pêche au son des armes automatiques ! J'essuies refus sur refus. Seules trois ou quatre truitelles se laissent facilement leurrer. Quelques mètres en aval, D..., entre autres, fait une belle fario. Même chose pour B... qui en plus deva aller au secours d'un jeune pêcheur pour lui épuiseter une magnifique pièce.Slovenie-avec-Bernard---Daniel 2687.JPG

   L'après midi, je me fais déposer sur "ma" grande lande. Là où les ombres sont bien éduqués. Après avoir changé souvent de mouche, j'en mets une au corps orange, achetée ce matin, et qui ressemble plus à une noyée qu'à une sèche. Cette fois, les ombres ne doivent pas avoir l'habitude : j'en prends trois à la suite, ce qui tentera le pêcheur allemand vu sur l'Idrijca, qui viendra pêcher quasiment sous ma canne. Je lui explique, en français. Il  comprend, sinon la langue, tout au moins le ton ! Il  descend en passant  par derrière, discrètement, quand même ! Je continue à en prendre, et lui, il  continue sa bredouille. Content de moi ! 

    Et comme tous les soirs, passage au "blue bar" , repas chez Nada et dodo sans trainer. Demain il faut partir tôt pour se taper --enfin, pour qu'ils se tapent ! -- 1300 km. Une journée à dormir... D'ailleurs, j'aurais mieux fait de surveiller "mes" chauffeurs : ils n'auraient pas fait un rond pour rien à Gêne, et ils n'auraient pas perdu -- dans la voiture ! -- un ticket d'autoroute. Que D... a retrouvé... après le péage ! Ah, ces jeunes !

   Fin d'une sortie qui ne m'emballait pas au départ, et qui s'est révélée fort agréable.DSCF0191

                                                                                          ...DSCF0213 - Copie

                                                                                             .

 

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                                                                                   ...DSCN0757---Copie.JPG

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27 mai 2014 2 27 /05 /mai /2014 20:55

 

 

                       Pêche à Orellana (Espagne)                                                   

 

                                                                                                                                                 Croatie et Slovénie 2009 001-1

 

      Toujours vaillant, le camping-car. Plus que le propriétaire, sans doute ! 

 Une semaine que je nettoie, contrôle, rempli les soutes et les placards. Il me faut bien le bichonner, si je veux qu'il nous ramène. En route pour l'Espagne, vers la frontière Portugaise.Cela fait des mois que l'on entend parler des brochets et des black-bass d' Exremadura. Sortie faite "à l'aventure", sans réservation. On prend les infos sur internet, et on verra bien sur place.

     B..., déja levé depuis au moins trois heures arrive vers 9h pour embarquer. Le temps est totalement pourri. Pluie, vent, orage et température nettement sous 'la normale saisonnière", selon l'expression consacrée. Le camping-car roule et tangue sur l'autoroute. Ce n'est pas fait pour économiser le carburant ! Le camion, comme tous les vieux, se fait de plus en plus gourmand ! Avec le prix de l'autoroute, toujours à la hausse, la cagnote va en prendre un coup !

     Le crépuscule nous trouve près de Salamanque. Où manger, où dormir ? Pas très attirés par les aires d'autoroute, nous sortons dans la campagne. Toutes les routes, en Espagne, ont été refaites récemment. Seuls les parkings ont été oubliés ! Totalement impossible de s'arrêter. Même pour un petit "pipi" ! Alors pour dormir.... Il pleut, il fait nuit et nous arrivons à Salamanque par la bande. Près d'un village dortoir, des poubelles et un parking vide : notre salut ! Les voisins se montreront très discrets. Comme d'hab, pendant que B...se met au fourneau, je sers l'apéro et je ferai la plonge avant d'aller au lit...

    Bonne nuit, calme et arrosée. Bercés par les gouttes de pluie sur la tôle. Salamanque, Plasencia et nous sortons de l'autoroute au niveau du lac d'Alcantara. Mon espagnol, plus intuitif que réel m'a permis de glaner un tas de renseignements. D'abord pour la licence de pêche. Pour 7,5€ elle nous sera délivrée dans la Caja de Extremadura de la première petite ville rencontrée. Pour l'année !

        Dans le vent, le froid et la pluie, la ville d'Alcantara n'est pas brillante.DSCN0172.JPG On ne s'attendait pas à un temps pareil à la frontière du Portugal ! Sous le mur du barrage, nous traversons le Tage et remontons vers le seul camping indiqué. Et je comprends pourquoi il est resté muet à mes coups de téléphone : fermé ! Nous apprendrons plus tard qu'une maladie transmise par les cormorans - parole d'autochtone - a décimé tous les poissons... et le tourisme par la même occasion. C'est bien, internet, surtout quand c'est à jour !

    Face au camping abandonné, il y a une petite route goudronnée qui descend vers le lac. Des pêcheurs, c'est curieux.... B... engage le camping-car nez vers le bas et cul en l'air, en 1ère. Un bon kilomètre à parcourir, et en bas, direct dans l'eau !! Pas de place pour faire un demi-tour...B... me laisse le volant sans discuter : après tout, c'est mon outil ! Démarrage en côte très raide, en marche arrière, dans un chemin de la largeur du camion... Dur, très dur pour le décoller. Fumée bleue et odeur intense ! Je suis en train de poncer le disque de l'embrayage ! Et en marche arrière, plus question de s'arrêter. Faut bien viser ! J'arrive à un endroit où je peux tourner et nous repartons en marche avant, comme si de rien n'était.....Ouf !! La route passe haut et l'accès au lac semble bien difficile.C'est sans regrets que nous reprenons l'autoroute vers Cacerès. Sans regret mais non sans odeur d'embrayage....

   Qu'est devenue l'Extremadura du temps où je la traversais en Dauphine ? Ce n'était que garrigues où paissaient quelques troupeaux de moutons. Tout n'est que plantations d'oliviers, blé et élevage extensif. Quand ce n'est pas du riz: les immenses lacs ne servent pas qu'aux pêcheurs ! A cette épque de l'année, le plateau est d'un vert tendre,et parsemé de vieux chênes verts.DSCN0194.JPG

   A Ornella la Vieja, c'est par un dédale de ruelles où nous nous faufilons pour atteindre le camping. Nombreux sont les 4x4 avec remorque à bateau : nous sommes bien au pays de la pêche. Et des euros : il en faut pour louer ces magnifiques bass-boats avec leur guide. Ils sont taillés pour " chasser " le brochet et le black. Et pour aller vite, aussi. Les lacs du coin font autour de 40km de long, sans compter les détours : anses, bras et iles. De quoi se perdre !

   Beau camping, où les seuls locataires ont les caravannes installées à l'année. Comme "vagabonds", il n'y a que nous. Plusieurs équipes ( des français, semble-t-il ) logent dans des appartements loués pour une semaine de pêche "tout compris" chambres,bateaux, guides et - peut être - poissons.

   Renseignements pris, nous trouvons une location de barque de 4m sans guide, mais avec un moteur de 15cv. Patron du camping, loueur, serveurs, tout ce monde est extrêmement gentil et se met en quatre devant nos petits désirs ( de pêche seulement, bien entendu !) J'ai même la wi-fi, depuis le bar et la terrasse, et je peux envoyer mon premier mail. Où est-il le temps pas si lointain où il fallait calculer le change, trouver une banque pour retirer son argent, téléphoner de la poste après avoir attendu parfois plus d'une heure....Seul bémol, la douche sera froide. Maniant plutôt mal la langue, nous n'avons pas compris que pour le premier soir, l'eau n'arriverait pas à température avant 10h.

   Le lendemain, nous partons en repérage autour des deux lacs les plus proches : Orellana et la Serena. Nous recherchons tous les pontsDSCN0173-copie-1.JPG et nous lançons même quelques leurres. Sans succès. DSCN0174

     Il y a très peu de pêcheurs. Par la même occasion, nous visitons la campagne environnante. Ici, la terre n'est pas très épaisse et les moutons se balladent entre les rochers dans ces immenses champs, bien verts à cette saison. Profitons de cette verdure,ça ne durera pas ! Pas de friche : soit des pâturages, soit des plantations d'oliviers (souvent récentes) . Villages blancs aux maisons basses où pointent les clochers, et quelques anciens forts, témoignage d'un passé belliqueux.DSCN0180.JPG

   Enfin, les choses sérieuses commencent : nous avons loué une barque et malgré le temps froid et menaçant nous embarquons pour une journée humide et ventée. Le temps est tellement  menaçant que le loueur lui-même hésite à nous donner la barque ! Une embarcation de 4m, en "plastique",  poussée par un moteur de 15cv. Avec cette puissance, en Espagne, pas besoin de permis.

    Le lac nous paraît immense. Grandes anses et nombreuses îles : l'idéal pour se perdre ! Emmitouflés dans nos cirés, nous avançons de pointe en pointe, exporant les moindres recoins au leurre dur, articulé ou pas.

    C'est B... qui verra le premier brochet : simple suivi, sans attaque. Mauvais signe ! Enfin, en bout de anse nous prendrons un, deux trois brochetons. Décevant. En tout, B... en fait quatre, et moi cinq. Le plus gros fait au maximum ses 70cm. Pas de quoi pavoiser, mais ça remonte quand même un moral qui s'effonrait un peu, surtout avec un temps pareil. J'en ai même oublié l'appareil à photos !

   Changement de cap. Nous sommes venus pour prendre contact avec le pays. Les lacs à visiter sont grands et nombreux. Nous voici à Garcia y Sola, au camping situé sous le mur du barrage. Le patron connaît quelques mots de Français. Mélangés à mes quelques mots d'Espagnol, ça fait une conversation ! Ici, pas de wi-fi, et même pas de téléphone. Ni fixe, ni portable ! Des cables auraient été volés. Tiens, ici aussi on aime le cuivre ! Même pas une barque de libre pour le week-end. Preuve que les espagnols pêchent et louent guides et bateaux. Que faire, sinon le tour des lacs, aller d'un pont à l'autre et lancer quelques leurres.DSCN0184DSCN0188.JPG

   De Garcia y Sola, nous passons au lac de Cijara. Des kilomètres pour pas grand chose et un moral très moyen...Près d'une mise à l'eau, sont garées plusieurs voitures et remorques. Du beau matos. Je rassemble toutes mes connaissances et j'entame une "conversation" avec deux pêcheurs qui plient un petit pneumatique. Dans une petite ville proche, il y a un bistrot où, si nous avons de la chance, nous pouvons trouver un barque à louer. A voir. Comme toujours en Espagne, quand on pose une question et qu'il y a plusieurs interlocuteurs qui entendent, ça cause un certain remiue-ménage ! Questions, réponses à travers la salle du bistrot... coup de téléphone... On ne peux pas dire qu'ils ne s'occupent pas de nous ! Finalement, c'est la patronne qui nous popose guide et bateau : son fils. Pas très officiel, le guide. On fait le prix pour le surlendemain, avec bateau, guide, casse-croûte et carburant. Pas donné, mais un peu moins cher que les guides professionnels. Et en plus, il nous fera une place dans son jardin pour passer la nuit avec le camping-car. Près du bateau, avec l'électricité en prime.

    Le marché conclu, nous repartons au camping de Garcia y SolaDSCN0202

Clôture de la journée par un excellent repas au restaurant. Longue nuit...

    Le besoin de liquidité se fait sentir. Pour trouver une banque, dans ce pays, il faut chercher. J'insère ma carte de crédit dans le distributeur qui refuse de me servir. Je recommence, une fois, deux fois... J'essaie dans une autre banque : rien! Carte bloquée ! Je commence à faire un peu la gueule, mais heureusement, au dos, il y a un numéro pour appeler "au secours" ! Premier coup de fil...ça dure... on me promène... Et pendant ce temps le compteur de mon portable tourne. Je coupe. je rappelle : je tombe sur une personne qui me parle de rapatriement sanitaire ! Je ne suis ni malade ni mort, mais je sens que ça va venir ! Je l'engueule. Violemment. Et je me retrouve comme un con, paumé dans l'Extremadura profonde, sans un rond et sans carte !! J'appelle à ma rescousse ma chère nièce qui travaille à "ma" banque. Sa perpétuelle bonne humeur me réconforte un peu. Et le surlendemain (un lundi, parce qu'en plus, c'était pendant le week-end !) ma carte est débloquée. Que fait-on si on ne connaît personne à la banque, ou si on n'a pas de portable ? Mais demain, dimanche, nous allons nous éclater sur un beau bass-boat avec guide. Espoir..

     Le soir, nous voilà installés dans un jardin, près du bateau qui vraisemblablement à connu des jours meilleurs..DSCN0203

Moquettes usées, déchirées,cadrans de compteur sans vitres et qui , vu les fils apparents, ne fonctionnent pas. Bien longtemps que cet outil ne sait plus ce qu'est le moindre entretien. Sur le moteur, puissance indiquée, 50cv. Mais c'est pour la galerie, nous explique le proprio (en fait de galerie, c'est de la guardia civil qu'il s'agit) Sous le capot, il y a le double...paraît-il.... Question de permis. Rien de bien légal, mais pourvu que ça fonctionne...

   Départ vers 9h. Sur la route, des bateaux partout, tractés par de gros 4x4. Ici aussi, la crise, ce n'est pas pour tous ! C'est un copain de notre guide qui fournit la voiture et qui nous amène jusqu'au lac, où nous trouvons...le brouillard. Aucune visibilité. Si notre pilote ne connaît pas le lac, ce n'est pas aujoud'hui que nous trouverons la sortie !

   C'est partie pour la pêche. Nous cherchons le black bass et je trouve un brochet. Pas gros. B...  sortira un black de 30cm. Et notre guide sera tout fier d'en piquer un d'une taille plus convenable.DSCN0212.JPG

Nous pique-niquons sous un arbre où nous avions même de quoi faire une omeletteDSCN0216

L'après midi, après un arrêt, le moteur refuse de repartir. Notre pilote s'agite et s'affole un peu. Biensûr,il n'y a  pas le moindre outil. C'est avec le couteau de B... qu'il desserre un collier et racourcit une durite pourrie. Et c'est là que, le nez dans ma boîte de leurres, la tête tout près du moteur, une énorme explosion me fout une peur bleue! Le capot du moteur s'est soulevé "comme dans un dessin animé" me dit B...! Je suis même étonné que le moteur soit encore là.

Et malgré tout, ça redémarre. Deux fois encore il pètera, mais là, nous sommes habitués. Finalement, c'est la panne. Définitive ! C'est le moteur électrique qui, vaillamment nous permettra de nous positionner sur le passage des pêcheurs  qui rentrent. Nous finirons la journée de pêche en remorque.DSCN0224

Chère journée ! Pour éviter toute remarque, notre guide disparaîtra dès notre arrivée au bistrot de sa mère. Personne n'a trouvé à redire quand nous sommes partis sans payer notre bière !

   Retour au camping de Garcia y Sola où la wi-fi fonctionne à nouveau ce qui permet des relations directes avec la famille. Formidable, la technique ! Le lendemain à 10h, nous voilà à nouveau à Orellana. Nous vadrouillons beaucoup ! Personne au camping : nous nous installons, comme chez nous ! Nous allons faire nos courses chez un petit épicier,"à l'ancienne". Petite boutique toute en longueur, avec juste le passage du client, au milieu d'un capharnaüm de produits. Derrière la caisse, servant les mémés du quartier, trône Mr R....Sachant que deux français mâles en vadrouille ne peuvent être que des pêcheurs, il en arrive bientôt à nous dessiner le plan pour atteindre un bon coin pour pêcher du bord. Devant notre tête d'ahuris il comprend vite que nous ne sommes pas très doués en espagnol ! Il froisse rageusement le papier et nous fixe avec autorité un rendez-vous: "ici à 17h"! Sans discution ! Et après 5h de l'après midi nous sommes sur une piste à suivre notre épicier, sur 15km. Passage de plusieurs clôtures que nous refermons soigneusement et arrivée dans une crique. B... part à droite, moi à gauche. Nos leurres ramènent souvent de la "salade". Eutrophisation du lac.DSCN0241.JPG

Entre les paquets d'algues, je prends deux petits brochets de 60cm. Mon leurre articulé racle le fond en arrivant sur un fond sablonneux, à 2m du bord  Je vois arriver un beau "bec" noir. L'attaque est violente et la bagarre commence.  Un "broc" pas exceptionnel, mais pas mal quand même.DSCN0225

Dans la minute qui suit, B....qui a pris plusieurs petits, en fait un autre, plus joli encore. En même temps, les deux belles pièces sont remises à l'eau. Finalement, la soirée ne sera pas si mauvaise.

   De retour au camping, je laisse un message à notre premier loueur de bateau qui ne répond pas. Bizarre ! Pas de barque pour demain. C'est le prix à payer pour une sortie organisée sans réservation. Nous pêcherons du bord. Dans le même coin nous explorerons une autre anse. Et si B... fait un brochet et un black, moi j'en suis pour une magnifique bredouille ! L'eutrophisation de l'eau ne donne pas très envie de pêcher. Pour remonter au camping-car, souffle court et jambes molles ! Il nous faut à tout prix une barque pour demain. Je tente un autre coup de téléphone et je tombe....sur un alsacien , en Alsace ! Erreur d'indicatif. Voilà pourquoi je n'ai pas eu mon loueur, hier. Mon alsacien  n'a rien compris à mon message dans un espagnol approximatif ! Correction faite, nous pouvons avoir le bateau pour le lendemain.

    Le jour du mauvais temps, nous avons repéré quelques postes. Et là, sous le soleil commence un festival de brochets. DSCN0251

Pas très gros, mais ça mord sans arrêt.DSCN0270

B.... a un leurre d'enfer qui prend des poisson coup sur coup.

DSCN0271

A partir de 5, je ne compte plus. B...en fait plus que moi et il additionne 36 pièces ! Normal : il est devant au moteur électrique et il ramasse tout. ( Il faut bien trouver une excuse !)  J'aurais préféré en prendre  un peu moins, mais  plus longs ! Jamais content ! On prend aussi quelques blacks, dont un de plus de 50cm. Moi aussi j'ai mon record !DSCN0265

Journée parfaite : soleil et poissons.

   Bien sûr, nous renouvelons l'expérience le lendemain. Notre loueur est désolé de ne paspouvoir nous fournir la même barque. A vrai dire, celle-ci va aussi bien que la précédente. Il nous fera quand même une réduction de 30€ sans que nous l'ayons demandé ! Pour le camping, nous avons aussi droit à une petite réduction, sans compter le pain et les cafés souvent gratuits. Rares sont les endroits où on trouve une telle amabilité.

   Aujoud'hui, blasés par les quelques brochetons du début de journée, nous cherchons plutôt le black-bass. Le temps est un peu chaud, et ils aiment ça. La chasse commence, en surface, à vue. Chaque poisson fait au minimum 1kg. Poisson fou, fantasque, imprévisible ! Tantôt agressif, tantôt immobile derrière le leurre. Tanté par le mien, il se précipite sur celui de B.... qui passe un mètre plus loin. Ou bien c'est l'inverse.DSCN0266

Le jeu se poursuit toute la journée.

DSCN0267

Bien sûr, il y a de nombreux "loupés", de nombreux décrochés, mais quel plaisir !  Combien en avons nous sortis ? Tout à notre plaisir, nous n'avons pas compté. DSCN0278

Une chose est sure, ils étaient nombreux et puissants.DSCN0277

   Dernière soirée au restaurant du camping, où le cuistot qui parle un excellent français, vient nous demander ce que nous aimerions manger. Menu de calamars et petites pieuvres grillées, arrosé d'un bon vin. Café et digestif - imposé ! - offerts par la maison. Et le sourire éclatant de la serveuse en plus !

   Il faut bien rentrer un jour. Nous "coupons" par une petite route récemment refaite.Tojours pas de parking et un "escalon lateral ". Impossible de s'arrêter : nécessité d'avoir une vessie de grande capacité et une prostate en bon état !

    Vers 17h nous passons la frontière à Irun, et le nez au vent, nous loupons l'embranchement de Toulouse. Sortie, demi-tour et direction Tarbes. Ou l'art de payer cinq euros pour rien ! Nuit tranquille sur une aire de repos. Au matin, nous sommes en compagnie d'un bus aménagé en camping-car. Aurions nous fait un détour vers les US ? Mon vieux camion, pas complexé pour autant, démarre comme un jeune et la ballade se termine quelques dizaines de kilomètres plus loin.

     De la sortie, nous zaperons le début pour ne se souvenir que des derniers jours, exceptionnels. Si nous y retournons, nous saurons maintenant comment agir....

 

 

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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 16:08
         Bijagos : îlot de Kéré. 

  J'aime bien le changement. Et pourtant, quand J-P m'a proposé de me joindre à sa famille pour retourner aux Bijados, je n'ai pas hésité... Equipe de trois pêcheurs :J-P..., son papa M..., et moi. En touristes :M-P..., N... sa maman , et E..., notre star.Kéré vidéo 035

    Départ de la maison à vers midi. Etape chez J-P... pour déposer un paquet de plombs, fabrication maison: madaïs et leurres souples. Lourd : 100 à 130gr chacun. Une trentaine comme ça et ça vous plombe la valise. Pour les vêtements, c'est l'inverse : que de l'extra léger, mais surtout, ne pas oublier la casquette avec protection de la nuque et les lunettes polarisantes. Là-bas, le soleil tape dur.

   Pas en France ! Le temps est épouvantable. Pluie battante sur le Larzac où on roule à l'aveuglette à 50kh. Le parking de l'aéroport de Marseille affiche complet : il a fallu trouver une solution pour les véhicules. Je dois coucher chez un ami qui me prête sa maison vide. Pour récupérer la clé, il me faut enjamber la clôture. De nuit ! Un truc, dans ce pays , à prendre une décharge de calibre 12 dans les fesses...ou à se retrouver chez les bleus ! Je gare ma voiture contre le trottoir, regarde à droite et à gauche et me voilà enjambant le une clôture trop haute pour mes courtes jambes. Par chance, il n'y a pas de barbelés ! Dans le noir, j'enfonce dans la pelouse. Gouttes froides dans le cou et pieds mouillés. Tiens, des travaux ont été faits : volets sur la porte, sur les fenêtres... Et là, dans le noir, entre clôture et maison, j'ai un grand moment de solitude en reconnaissant l'aboiement de Plouf, le chien,... dans le jardin d'à côté ! Je suis chez le voisin ...! Silence et rapidité pour sauter le grillage dans l'autre sens. Au risque d'y laisser une partie de mon corps. Je saute du bon côté, où le chien qui m'a reconnu, me fait fête.

   Je récupère les clés, mes affaires et au lit après un léger casse-croùte. Sans oublier de téléphoner aux enfants pour les rassurer. Avec l'appareil prêté par M-P...: J'ai oublié le mien. Ca commence...

  9h le lendemain matin. Tout le monde est là. J-P... laisse aussi sa voiture contre le trottoir et un taxi nous amène à l'aéroport. Nous sommes largement à l'heure. Pas de stress... J'aime ça.

   Il faut 3h pour arriver à Casablanca où une escale  de ...10h nous attend. Fauteuil, dodo, lecture, etc... C'est long. On repart pour Bissau avec une autre escale d'une heure en Gambie. Il aura fallu que j'aille à la pêche dans ce coin pour me rappeler que ce pays existait ! Descente de l'avion : pas de doute, il était climatisé ! En France on annonce du gel, de la neige... Et quelques kilomètres plus au Sud, c'est l'étuve. Je disais bien que nous aurions dû faire un stage d'adaptation dans une cocotte minute !

    Sur la route, nous fonçons toutes vitres baissées jusqu'à ce qu'un mur d'eau nous tombe dessus. La lumière des phares ne penètre pas de 10m, ce qui ne semble pas géner le chauffeur qui ne ralenti même pas ! L'idée d'être à la "place du mort" me traverse et je m'appuie fortement au tableau de bord, la ceinture étant cassée. La pluie s'arrête. C'est la piste mouillée qui commence. Des travaux ont été faits, depuis l'an dernier: Ca passe bien.

    Nous arrivons à l'orphelinat de Biombo vers 5h ou nous dormons un peu sous la moustiquaire.Kere 11-2012 005-copie-1

  Courte nuit. Après une bonne douche et un bon petit déjeuner Kere 11-2012 006 

L'équipe monte sur le bateau

 

Kere 11-2012 008

Sont avec nous d'autres pêcheurs venus pour la première fois. De Mulhouse, de La Rochelle... Nous allons revoir Laurent et Martina qui gèrent parfaitement le lodge, Camille le guide super sympa, et Betto, notre "marin"...

   Vue de cette toute petite plage, de ces gros baobabs et des quelques cases qui seront nos chambres. Kéré: une pierre précieuse dans l'écrin bleu de l'océan.Kéré vidéo 077

   Les pieds sur le sable, la chambre, se déshabiller et c'est le plongeon dans une eau de rêve, presque trop chaude !

  Repas vers 13h. On se retrouve avec Laurent, Martina et leurs enfants, Camille, notre guide favori, toujours souriant, Heureux de vivre. Qui ne le serait pas, dans un coin pareil ! Kéré vidéo 078

   Nous montons vite une "mitaillette" sur un lancer léger. Le but: prendre des poissons à utiliser comme appats.Kere 11-2012 061 Vifs ou en morceaux sur des cannes de surf-casting toujours disponibles sur la plage.

    Surveillance, sous l'abri au toit de roseaux, allongés sur des transats, Avec du 30° à l'ombre des baobabs, c'est un travail épuisant ! La preuve: il nous arrive de nous endormir.

   M..., le papa de J-P... décroche trois poissons. Des "élops" sans doute, qui ont du mal à saisir la mouche. Ce n'est pas un sport pour J-P...Il sort son fouet, fait le tour de l'île et prend deux ou trois petites  carpes rouges. Très petites. Moi, je me contente d'un mulet volé près de l'oeuil avec la mitaillette. Trop curieux, l'animal. Par contre, les baracudas sont plus timides et nous n'aurons pas une touche sur les grandes cannes.  Heureusement qu'un bateau avec pêcheurs est sorti aujourd'hui. Il rapporte le poisson pour le repas du soir. Nous avons évité les nouilles ou le riz ! ( qui d'ailleurs sont toujours très bien préparés ).

   Le soir, grosse fatigue: tombé sur le lit en tenue très légère. ( Adam portait la même, paraît-il ! ) Tout autour, des éclairs. La nuit, le déluge. Dans la "case", ça dégouline de sueur. Mais cette année, un cabinet de toilette avec  douche a été ajouté. L'eau  n'est pas très fraîche, un peu rouge et sent le fer, mais ça fait du bien quand même.

   En France, pour Toussaint, on a annoncé les premières gelées et la première neige. Incroyable comme le temps change en si peu de distance: la terre est une toute petite bille. Ne jouons pas trop aux billes !

  " Un baracuda ! ". C'est le cri poussé avant l'aube par mon voisin de chambre. Le poisson appartient à celui qui se lève tôt ! J'enfile un maillot, saute sur ma canne, et me voilà dehors: il fait déjà grand jour ! J'avais oublié qu'ici, l'aube et le crépuscule sont des vues poétiques de nos régions tempérées. Pas de transition entre le jour et la nuit. Dans l'eau jusqu'au bedon ( qui avec les douleurs sont le seules choses qui se développent avec l'âge ) je lance mon poisson nageur. Il semble bien être le seul à nager dans les parages...Rien.

   Le petit dèj est généreux.Kere 11-2012 057

   Je teste sur d'excellentes crêpes, les différentes confitures faites avec les fruits du pays. Pour les jus, celui de bissap, avec son rouge intense et son goût acidulé, sera mon préféré.

   Vers 9h, départ sur la grande pirogue poussée par son tout neuf 140cv 4 temps. Le "marin", impassible à son poste de pilotage devra faire preuve de beaucoup de dextérité avec les rochers affleurants, les vagues et les courants, pour nous amener au plus près des postes. Camille, le guide, décide des techniques de pêche à employer en fonction de l'endroit. Betto s'occupe de chacun: noeuds simples, sacs de noeuds et autres petits accidentsde la vie d'un pêcheur. Et nous trois, ça fait beaucoup de monde qui s'agite.

   Premier poste et d'entrée, M..., notre "candide", le seul à n'avoir aucune expérience du coin, pique un joli baracuda. Extrordinaire de voir l'animal sortir de l'eau en pleine vitesse et littéralement gober un gros popper avant qu'il ne touche l'eau. Quelle rapidité... La bagarre est sérieuse, mais non violenteKere 11-2012 032

Le baracuda n'est pas un foudre de guerre. M... est un pêcheur et n'a aucun mal a mettre au sec l'animal d'un mètre.Kere 11-2012 027

Il ne s'arrête pas là. A peine dans l'eau, son popper disparaît dans la gueule d'une carangue. Un départ très violent et elle passe derrière une "patate', ces rochers faits de lave solidifiée et recouverts de petites huitres. Cassé. La tresse, aussi solide soit-elle en traction, ne résiste pas à l'abrasion. Pas la peine de donner des leçons: je fais la même chose, la même erreur, tout de suite après. Dans ces rochers, il faut bloquer l'animal dès le départ. Pas facile quand on a un "exocet" au bout de la ligne. Ce sera pour moi la seule et donc la plus grosse erreur de la journée: je n'ai plus la moindre touche ! Dans une équipe, il y en a toujours un qui a la "chcoumoune". Le mouton noir, aujoud'hui, c'est moi !

   Changement de technique: pêche à la verticale, sous la barque, au dessus d'une fosse de 15 à 20m. Les prises se succèdent.Kere 11-2012 036 Un comble: M... et J-P... prennent carangues  et capitaines  avec des madaîs que j'ai moi-même fabriqués. Mon appareil photo ayant pris du sable, je ne pourrai même pas les photogrphier. Et moi, toujours rien. En vrac, disons qu'ils ont pris 6 carangues, 3 capitaines, 1 otolithe et une flopée de petits mérous.

    Sur la barque, j'ai deux cannes montées avec des leurres différents. Betto utilise celle dont je ne me sers pas. Et là, comble de la honte, le voilà qu'il pique une carangue et qu'il me met, avec autorité, la canne dans les mains. Me voilà en train de monter un poisson piqué par Betto !  "Ma" carangue a un goût tellement amer que je ne la touche même pas et je lui laisse le soin de la présenter et de la remettre à l'eau.Kere 11-2012 062

 Kere 11-2012 067

Mais  rares seront les poissons de fond qui repartiront allègrement. A la remontée, à cause de la dépression subie, leur vessie natatoire sort de leur gueule et c'est flottant et le ventre en l'air que nous les récupérons pour le repas du soir..

   Midi : pique nique à l'ombre sous les palmiers, bambous et palétuviers.Kere 11-2012 037 

    L'après midi, le programme est perturbé : l'orage de la nuit a troublé l'eau. Dans la pirogue en aluminium, c'est le four. Heureusement, Betto n'oublie pas l'eau dans la glacière. Les poissons se font raresKere 11-2012 078

Mais J-P...se fera encore remarquer.

   Le repas du soir est somptueux. Nous mangeons le poisson que nous avons pris.Kere-11-2012-117.jpg

Juste le nécessaire : le reste est remis à l'eau.

    La nuit est toujours moite, l'orage est moins violent, et de la fatigue résulte un bon sommeil. Le matin, le voisin me laisse dormir jusqu'à l'aube : vraissemblablement, il ne prendra plus de baracuda au surf-casting.

    Je fais une tentative matinale de pêche à la mouche, du bord. J'ai mal à l'épaule, et mes fouettés me paraissent absolument minables face à l'étendue de l'océan.  J-P..., lui aussi à la mouche, prend quelques élops pour E..., qui sort un petit baracudaKere-video-027-copie-1.jpg   Betto au moteur, J-P...M... et moi-même au lancer . La pirogue est suffisament spacieuse pour loger trois pêcheurs, sans trop de danger pour nos oreilles. Nous partons vers sur le "trou aux 19 leurres" C'est le nombre de poissons nageurs perdus par un seul pêcheur sur les carangues de l'endroit. Gaffe aux "patates" ! D'entrée, c'est J-P qui commence avec deux violentes attaques...et deux casses ! La troisième est pour moi. Elle part entre deux rochers, et direct vers le large. L'ignorante ! En tournant à droite ou à gauche, elle était sauvée et libre de partir, un poisson au coin de la gueule en médaillon ! Betto, avec sa dextérité bien connue, dégage la barque vers le large et c'est gagné : montée dans la barque, photo, et une remise à l'eau bien méritée.Kere 11-2012 052

 

   En parlant de médaillon dans la bouche des poissons, on pourrait croire que, parmis les prises, on récupère de vieux leurres accrochés aux lèvres. Il n'en est rien, et sur les deux séjours je n'ai vu personne prendre une carangue porteuse d'un poisson nageur. Elles s'en débarassent très bien.

   Nous visitons plusieurs sites et prenons de nombreuses carpes rouges, pas très grosses (1 à 3 kg)Kere 11-2012 081

   Avec ces bestioles, attention au trou ! Postées dans les rochers, elles ne pensent qu'à revenir à leur abri. Donc sur la touche, tenir la  canne haute et brider l'animal. Sinon, voilà encore de nombreux leurres qui disparaissent. Au fond de ma boîte, j'ai un gros popper rouge tellement beau - et cher - qu'en deux saisons je ne m'en suis jamais servi. Je le mets au bout de ma ligne. Premier lancer, prise directe. Grosse carpe ou carangue ? J-P...pique aussi un poisson qui bien sûr vient s'emmèler dans le mien. Un instant d'inattention et c'est fini ! Me voilà avec un rocher à la place du poisson. Plus de leurre, plus de carangue; ni pour moi, ni pour J-P... qui a déccroché... Je viens de jeter plusieurs billets de 10€ à la mer ! 

   Dans l'après midi, à la découverte, nous arrêtons sur une immense plage totalement sauvage. J-P... et M... qui s'éloignent de la pirogue assistent à un ballet  fait par des dizaines de carangues chassant les mulets. Elles se mettent en cercle autour du banc de poissons fourrage et attaquent en même temps qu'une volée de mouettes dans le ciel. Au milieu, sur plusieurs centaines de mètres carrés, l'eau entre en ébullition: des milliers de petits poissons tentent de sauver leur peau en sautant hors de l'eau. le bruit de la chasse s'entend de très loin. Evidemment, le coin est inaccessible: pas assez de fond pour la barque, et trop loin pour y aller à pied.

   la marée monte: en relevant le moteur, nous allons tenter le coup. Betto, avec un bambou, joue au gondolier. Mais la carangue est un animal intelligent: elle s'éloigne à notre approche. On attend. L'eau est encore très basse et on aperçoit bientôt les traces que laissent le dos des poissons en se déplaçant. Le tout est de bien viser quand elles passent. Betto en piquera une. Nous échangeons nos cannes - encore ! - et le temps que je la mette au sec, il en pique une autre. Elles ne sont pas très grossesKere 11-2012 174

  

Kere 11-2012 134

et il y a même une "sénégalaise". ( dixit Betto )

   Nous arrivons de nuit à Kéré, après une heure de bateau. Le vent s'est levé. Ca cogne fort à l'avant de la pirogue et quelques embruns viennent nous raffraîchir. Ca roule, ça tangue, mais ça passe sans problème. Sauf pour les vertèbres. Au lodge, on ne parle que de deux petits tarpons pris par une autre équipe: 20 et 30 kg. Premier tarpon pris par ce pêcheur: il l'arrose. Merci pour ce bon verre de vin blanc. Repas de poissons, toujours très bien préparés et servis par la belle Viviane.Kere 11-2012 187

   Nuit de repos, arrosée par une forte averse: demain il fera chaud.

   Aujourd'hui, repos hebdomadaire et lever tardif. Nous pêchons depuis la plage. Immobilité désespérante des cannes tendues. Cette année, "Voyou" le chien, ne fait pas son travail: couché auprès des cannes, il aboyait fort chaque fois que l'une d'elle s'agitait. Cette année il passe son temps à  se chamailler avec deux "copains". Même la nuit, devant la porte de la chambre ! Donc, calme plat, pas de touche; ni au morceau de poisson, ni au vif. J-P... fait le tour de l'île à la mouche. Il prend quelques petite carpes rouges, et quelques mérous. Moi, je reste sur le sable : mes genoux déglingués et mon équilibre instable ne me permettent pas de courrir dans les rochers.

   L'après midi, d'un coup de rame, un canoë nous amène sur le banc de sable, face à la plage.Kéré vidéo 032 Les coefficients de marée son plus petits, et la mer découvre moins que l'an dernier. Au loin, dans 25cm d'eau, on voit de belles chasses. J'ai beau essayer de m'en approcher, c'est toujours à l'opposé qu'elles éclatent. Toujours trop loin. Comme la veille, on voit la trace des carangues qui se déplacent à la recherche des mulets. Tout à coup, grosse chasse devant moi, à 50m environ. J'envoie mon lourd popper... Il n'a pas encore touché l'eau que les carangues arrivent à toute vitesse sur moi. Elles sont dans mes pieds. Drôle d'effet de se retrouver au milieu d'une chasse. Des centaines de petits poissons bondissent autour de moi. Les carangues, qui se gavent, font de gros remous autour de mes pieds. Et mon popper est là-bas, à 50m...J'ai beau m'affoler sur la manivelle de mon moulinet, quand il arrive près de moi, tout est calme, reposé :  le spectacle est ailleurs ! Il n'y aura pas de prise significative de la journée.

     Et le jour se lève une fois de plus. C'est la journée "famille".Toute l'équipe dans la grande pirogue, avec Camille et le "marin". Ca secoue dur ce matin.  Je suis sur le siège avant, et à chaque vague j'ai mes vertèbres qui se tassent. Nous prenons une bonne force 5 en pleine poire! Casquette, visière en arrière obligatoire. J'ai déjà du mal à tenir debout par temps calme. Là, je m'étire de tout mon long ( ce qui n'est pas beaucoup, j'en conviens ) Nous déposons femmes et glacières sur la plage et nous pêchons autour des rochers qui sont à proximité: rien. Ce sera la même chose de sur la plage. Le "marin" ne semble pas suffisament aguerri pour approcher la barque des rochers. Mais comment font les pêcheurs des autres lodges, avec des bateaux en plastique ? Dans tous ces cailloux qu'il faut frôler, il y en a bien, parfois qui doivent s'ouvrir le ventre ! Il nous arrive de toucher : les pirogues en aluminium sont solides.Kéré vidéo 022

   Pique-nique tous ensembles, à l'ombre des palmiers, les pieds dans le sable, après une bonne baignade. Repas sandwiches, salade. Sieste.

   Vers 15h le temps s'est calmé. C'est l'étale de marée haute. Pas bon pour le popper. L'eau, trop brassée, est sale. Pêche à la verticale. Rien. Seul, le "marin", qui pour une fois a quitté son poste de pilotage, pique un gros poisson avec la canne que J-P... lui a ptété. Il la lui passe, et J-P... sortira un otolithe estimée à 9kg.Très belle pièce. Ainsi, je peux m'apercevoir que j'ai oublié mon appareil photo ! Le soir, J-P... et M... prennent deux carpes rouges. Moi je manque deux attaques et je continue d'amorcer avec mes leurres !  Aujourd'hui, je me suis ramassé une bredouille. Ce n'est vraiment pas mon séjour  !

     Ca ne m'empéche pas de bien manger et de bien dormir.

   Il suffit de quatre jours pour avoir ses habitudes : lever regard tourné vers l'océan, plongeon et petit dèj.Kere-11-2012-054.jpg 

 

    Cette fois, ça ne va pas rigoler : Betto aux commandes et trois pêcheurs intensifs. Dès le premier poste, les carpes rouges attaquent. Elles mordent sans discontiner sur des petits poissons nageurs de 9 ou 12cm. En bout de barque, les prises se succèdent. Moi, avec mon leurre de 12cm, il semblerait que je sélectionne les "grosses". Avant le pique-nique, je prends quatre carpes ( chacune de 3kg maxi )  et une autre petite carangue dite " sénégalaise".

   Près d'un baobab renversé par la tempête, nous retrouvons l'équipe de Camille pour manger. Betto nous prépare sur place un excellent carpaccio de carpe rouge.Kere 11-2012 088

    Repas, baignade et sieste dans la barque, à l'ombre des palétuviers.

   A la reprise de la pêche, c'est le festival. Les deux bateaux arrivent,  bille en tête, sur une chasse. Mouettes en piquées, caranges en folie, et entre les deux, des milliers de mulets affolés. J-P... ouvre le bal avec la première priseKere 11-2012 069

et, j'en décroche trois ! quand je le disais que ce n'était pas ma période ! Elles ne sont pas très grosses mais quand même...! Puis c'est l'attente d'une nouvelle chasse où nous arrivons souvent trop tard. Mais quel spectacle ! Bien sûr, pris par la frénésie de la pêche, je n'ai pas le temps de prendre des photos. Sur une approche réussie, nous sortons un poisson chacun. D'une main, Betto prend ma ligne pour décrocher, et de l'autre me passe une canne avec une autre carangue au bout. J'ai à peine le temps de la remonter qu'il m'en passe encore une ! Et dans toute cette excitation, M... en profite pour prendre un baracuda.

   Nous avons pris une quinzaine de carangues, un baracuda, et de nombreuses carpes rouges. Excellente journée où seule la carpe ayant servi à faire le carpaccio n'a pas été remise à l'eau.

   A 19h, il fait quasiment noir. Nous rentrons. Autour de l'apéro, les discussions son nombreuses. Comparaison des carpaccios de carpes, de carangue,et d'otolithe : le meilleur, pour moi, c'est le dernier.

   La nuit sera bien remplie, sans rêve...

   Nous repartons à trois pêcheurs et Betto comme "marin". Donc, aujourd'hui encore, pêche intensive. Comme d'habitude, arrêt sur quelques carpes. Une mise en bouche en quelque sorte. M... en bout de barque, commence sa journée de massacre. Avec J-P, ils sortent à eux deux, 54 carpes, comptées., malgré l'eau qui devient sablonneuse avec le vent. Moi... 4. J-P... me dit que c'est parce que j'ai des leurres plus gros. Il est gentil... Nous prennons, avec M.... les deux seules carangues de la journée

Kere-11-2012-169.jpg  Kere 11-2012 167

J'avoue que la pêche à la carpe me "gonfle" un peu. Je ne suis pas venu pour prendre des poissons de 1kg, voire moins.Kere 11-2012 128

En plus, j'ai mal au pied gauche, enflé par le soleil ( et un hypotenseur ). Il fait nuit quand nous arrivons à Kéré.

   Avec l'apéro, nous visionnons des vidéos d'autres équipes qui, à l'abri du vent et par eau claire, ont bien réussi.

   Le dernier jour, je suis réveillé par un puissant ronflement : les nouveaux voisins, des toulousains, marquent bien leur térritoire ! Après le petit déjeuner, nous partons pour nos derniers coups de ligne. Ca démarre, comme toujours par de nombreuses carpes rouges, bien réparties. Toujours au petit poisson nageur, pas trop plongeant à cause des rochers, et au popper. Pas une carangue en vue. Je prends un tout petit baracuda, gros comme une aiguille. Journée sans relief,  avec petites carpes rouge et petits mérous. Très petits, parfoisKere-11-2012-179.jpg. En augmentant la taille du leurre ( 12cm ) je limite le nombre de prises tout  en prenant des poissons un peu plus gros. Sans dépasser les deux kilos. Malgré ces petites tailles, un simple petit relâchement de vigilance et c'est un leurre coincé dans un trou de rocher. Betto et son bambou en sauve pas mal. Mais le séjour a été gourmand en poissons-nageurs. Morne journée pour nous. D'autres équipes ont mieux réussi : c'est la loi de la pêche.

     Retour.Kere 11-2012 191

 

Tous ceux qui restent poussent la grande pirogue où nous sommes installés. Arrivés à l'orphelinat de Biombo, la police Kere 11-2012 194nous attend et fouillera la totalité de nos affaires. Pourquoi ? Le mystère reste entier !

       Pour le changement de climat, nous avons mis une tenue d'hiver dans le bagage cabine. A mettre pendant l'escale de Casablanca. Enfin Marseille et quelques heures de voiture plus tard je suis chez moi. En tout, 32 h depuis le départ de Kéré . Ces folies, sont-elles encore de mon âge ? Allez, dans un mois, je change le second genou et j'aurai récupéré 10 ans...peut-être! Kéré vidéo 064

 

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Kéré vidéo 102

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15 août 2012 3 15 /08 /août /2012 15:54
          Pêche au brochet à Santa-Ana

     B... a deux heures de route avant de passer chez moi. Cette fois, pas de camping-car : l'accès à l'eau et une mise à l'eau "à la sauvage", ne le permettent pas . C'est avec "google earth"  que j'ai fait un état des lieux assez précis. C'est la première fois que nous allons pêcher le lac de Santa-Ana, en Espagne. Obligation d'amener sa barque: pas de location sur place. D'ailleurs, pas la moindre structure: ne pas compter sur le demi bien mousseux en fin d'une dure journée au soleil. Il faudra emporter la (ou "les"...)canette, donc la glacière, donc la glace etc ...etc... Et ne pas oublier de faire immatriculer la barque - donc de  se préparer quelques mois à l'avance - et un 4x4 pour la tirer. Celui-ci n'est peut être pas indispensable par temps sec, mais le petit morceau de piste devient un ruisseau par temps d'orage. 

   Nous roulons de 8h à 13h30 avant d'arriver à l'hotel où nous avons réservé trois nuits. A une quinzaine de kilomètres du lac. Repas à l'heure espagnole, paiement des "cotos" à 12€ par jour et par personne. Nous avons déjà la licence de l'Aragon. Et c'est parti...

   Avec le 4x4, la descente vers le lac ne pose pas de problème. Le temps est sec et la piste caillouteuse. Il n'y a aucun aménagement pour la seule mise à l'eau du lac. Faudrait pas se trouver à quinze: les manoeuvres seraient fort difficiles. Les eaux sont hautes. Pour que la remorque soit bien immergée, il faut reculer le véhicule dans l'eau jusqu'aux roues avants. Pas bon ça, pour les moyeux arrières de la voiture ! Pour corser le tout, il fait un vent de tous les diables et ça moutonne dur sur le lac. Ce soir, nous ne sentirons pas le moisi...

    Ca y est: nous voilà dans la vague. Et ce n'est pas peu dire. Digne des meilleurs moments de Méquinenza! Les connaisseurs apprécieront. Balotés dans tous les sens, par vent tourbillonnant nous essayons, plutôt mal que bien, de pêcher un peu. B..., moteur électrique à fond,la barque recule! Pas moyen de trouver un coin abrité. L'eau est haute comme elle n'a pas été depuis longtemps puisque nous voguons au dessus des broussailles, des arbustes et autres peupliers...Mais on nous a fait têtus, alors nous pêchons jusqu'à 20h30. Pour rien.

     B...,botté de cuissardes devra se battre un bon moment pour aligner barque et remorque. Moi, pour tourner le treuil et charger, ça va ! Bredouilles, pas la moindre attaque. A peine avons nous aperçu un black-bass qui s'écartera avec dédain au vu du leurre dur et du spinner-bait ! 

     Retour à l'hotel. Nous faisons un peu la gueule. Pas un seul pêcheur sur le lac. A cause du temps, ou parce que les poissons sont trop rares ? Evitons de trop réfléchir. Comme d'hab, apéro, repas et au lit ! Sans oublier de mettre la batterie en charge.

    Comme toujours, avec B..., nous nous levons le matin dès que nous nous réveillons. A 8h ! J'entends d'ici tous ces "vrais" pêcheurs qui, avant l'aube, font ronfler leur moteur, et qui démarrent, l'un déjà assis sur la barque (qui est elle-  même sur la remorque) et l'autre au volant du véhicule... Bon, ici pas de problème : nous sommes seuls. Et comme chaque fois, B..., sententieux :" nous ne sommes pas ici pour nous faire du mal...!

   Donc, à 10h nous sommes sur l'eau. Le vent est tombé Pêche à Santa Ana 003

  

Pour faire connaissace avec le lac, moteur à fond, nous "remontons", si l'on peut dire. Un plaisir sur cette eau verte, claire, à peine ridée par un léger souffle. Le paysage est superbe: cailloux, garrigue et soleil.Pêche à Santa Ana 026

   Avec une "alumacraft" de 4,30m, poussée par un 15cv - 4 temps obligatoire - Il nous faudra 30mn pour apercevoir le barrage supérieur de Canellès. Rien à voir avec la "mar de Aragon". Il y a quand même un pêcheur, caché dans les peupliers, sur un bateau pneumatique à rame. Vraisemblablement à la carpe. Par quelle mystérieuse piste est-il arrivé là ?

   Au moins, nous profitons d'une ballade magnifique. Le décord est splendide. Nous passons entre de hautes falaises  rougesPêche à Santa Ana 024et près d'un village fantôme où deux arches de l'église sont encore debouts. Pêche à Santa Ana 035

    Mais où sont les poissons ?

   La pêche reprend. Essentiellement au leurre dur avec fil d'acier pour moi. Spinner bait pour B... Entre les peupliers et au-dessus des arbustes. Nous sommes sur l'ancien lit du ruisseau, De part et d'autre restent les vieux arbres qui dépassent.Pêche à Santa Ana 016

 

Branches blanches : un poste rêvé pour les black-bass. Rien.

  Enfin, près d'un arbre mort qui dépasse, et où j'ai accroché la barque, un brochet suit le leurre de B... Sans le prendre. Juste pour voir ! Et il plonge sous la barque. B... laisse tomber son leurre... L'attaque est immédiate et l'animal sera bientôt dans l'épuisette, enfin dépliée. J'amène dans la barque un poisson de 75 à 80cm. Preuve qu'il y en a ! Photo et remise à l'eau, non sans prendre rendez-vous pour les années à venir, quand il dépassera le mètre.Pêche à Santa Ana 029

Et la traque continue.

    Nous explorons systématiquement toutes les bordures. Contre une falaise, à priori sur l'extérieur d'un virage de l'ancien lit de la rivière, donc sur un poste très profond, B... qui a monté un leurre souple pique un sandre. Impossible de se tromper : la bataille est totalement différente. Moins violente, plus molle. Rendu dans la barque, nous l'évaluons à 70cm. Pas mal, mais loin d'être un monstre.Pêche à Santa Ana 033 Je dis : "nous l'évaluons..." car le mètre est  introuvable, caché au fond d'un coffre. Pour les postes : nous faisons à l'intuition, la  sondeur m'ayant lamentablement laissé tombé.

   C'est vers 20h que nous montons la barque sur la remorque. Non sans mal. D'un côté de ce qui tient lieu de rampe de mise à l'eau, la pente est trop douce, et il faudrait  mettre les quatre roues du 4x4 dans l'eau pour que les patins de la remorque soient sous la surface de l'eau.  L'autre côté est plus profond, mais pas plat du tout. Et là, c'est le guide qui est sous l'eau. Du mauvais côté pour le vent qui pousse la barque contre le peuplier. Cuissardes obligatoires, et même un wader serait le bien venu. Mais à force de constance, et en faisant un gros effort pour ne pas s'énerver B... réussit la manoeuvre et le 4x4 arrache le tout au lac. Un peu de grimpette en vitesse courte, et nous voilà au goudron. Hotel, repas - à quand le régime ? - et au lit, sans oublier de mettre à charger la batterie du moteur électrique.

    Deuxième jour. Soleil. Peu de vent, surtout le matin. Oh, pas à l'aube !  Nous sommes, et nous resterons des "lève-tard". D'entrée, nous poussons jusqu'au bout du lac. 30mn à peine et nous reprenons le rythme. Lancer, ramener. Lancer, ramener. Dans tous les coins, entre branches et rochers... Un tantinet monotone, vu le nombre de poissons pris !  Nul jusqu'à midi. Nous aurons tout essayé : les leurres souples, les durs, les rigides, les articulés, Et même ces trucs qui n'ont ni queue ni tête que sont les spinners-baits ! Sans compter les cuillères ondulantes et autres tournantes. Et de toutes les couleurs. Ca fait passer le temps. Nous avons en permanence deux cannes équipées différemment. Parfois trois. Mais là, ça se mélange parfois un peu !

   Pourtant, tout à coup, derrière mon leurre dur articulé, suit un brochet de taille correcte qui plonge aussitôt arrivé à la barque. Encore un timide ! B... laisse tomber derrière lui son leurre bizzare muni d'une jupe  que n'aurait pas désavoué une grande actrice africaine des années vingt. Il sera gratifié d'un coup de dent dédaigneux, recraché et notre grand prédateur repartira complètement dégoûté...B... est tout excité, et je ne pense pas qu'il en soit de même pour le brochet. La traque continue.

 D'un revers réussi, derrière un rochet, j'envoie mon poisson artificiel. L'attaque est fulgurante. et à travers le remous, j'aperçois une très belle bête. Qui plonge, qui s'éloigne, qui revient, qui tourne sur elle-même... La bagarre dure des minutes qui paraissent très longues. La peur que quelque chose lâche, que quelque chose casse...L'espoir d'une réussite après tant d'heures de galère... Une éternité...Et cette montée d'adrénaline quand je vois ce bec large, ce corps puissant , long, très long... Ca bagarre dur et j'espère que la tresse de 12% ne frottera pas un rocher. B...a déployé la grande épuisette - que je désespérais voir servir un jour.- et m'épuise un magnifique brochet. Nous n'avons toujours pas trouvé le mètre - et pas cherché. B... tire de nombreuses photos et moi j'ai toute les peines du monde à tenir la bête tant elle est vive.Pêche à Santa Ana 054

 

 Pêche à Santa Ana 047

 

 Pêche à Santa Ana 048

 

   Peu piquée, nous la remettons à l'eau. Non sans lui donner rendez-vous pour ses 1,30m ! Pas trop couillons quand même, les pêcheurs : nous avons pris les repaires sur la barque. Mesuré plus tard, il affichera 1,02m . On peut encore faire mieux, me dira-t-on.  Mais j'ai battu mon record qui datait de 1966, au Maroc. De 2cm. Dans quelque vieil album photo je retouverai même l'article paru sur "le petit Marocain" relatant cet "exploit" fait sur dayet Afourqha. ( pour les connaisseurs ! )

   Heureux pour le reste de la journée, et même plus, le papi !

   Charger la barque, retourner à l'hotel, douche, apéro, repas : tout ça avant une bonne nuit de ronflète ! Et un réveil toujour tardif. Les brochets, sandres et autres black-bass doivent bien se foutre de nous.  Je les entends d'ici :"Bandes de bricoleurs" !

   Dès dix heures, premiers lancers de leurre. Nous reprenons de sous le barrage de Canellès, dans le courant, et nous allons descendre tout doucement. Refaire toutes les criques, les anses, les pointes. Sans cesse lancer et ramener. Parfois, sans raison apparente - sans raison tout cour ! - nous changeons de canne, et donc de leurre. Travail de galérien pour un non initié ! Le soleil tombe dru. Le grand chapeau est nécessaire et il vaut mieux protéger la viande à nu, sinon ce sera la grillade, ce soir !

    Et ce sera la surprise, la récompense à tant de patience... Dans un renforcement de rocher, au pied d'une falaise,dans un amas de branches mortes, B...sortira un brochet de 75cm, au spinner-bait. Ce leurre bizare qui, pour un vieil habitué au vif et au bouchon, ressemble putôt à une fanfreluche gagnée au tir dans une fête foraine.Pêche à Santa Ana 031

   Sur une pointe, mon poisson articulé ( ça a quand même une autre gueule que l'autre décoration pour arbre de noël )

tente un autre "brock" en vadrouille. Il se défendra bien un peu, mais il ne sera pas de taille à lutter. Disons 70cm en étant généreux ! Mais malgré tout, ça ramène un peu de courage chez les bonshommes.Pêche à Santa Ana 044     Quand on commence à lancer machinalement, en rêvant à autre chose qu'au poisson qui pourrait être embusqué derrière ce buisson noyé ou cette roche, c'est que le moral s'en va... Malgré un "suivi", rien ne peut plus nous exciter vraiment. C'est à ce moment que l'on commence les grandes ballades "pour voir le lac". B... propose d'aller à l'opposé de la mise à l'eau. L'occasion de voir si barque et voiture sont toujours là.

   Nous poussons jusqu'à une anse  peu profonde, avec fond de terre. Quatre à cinq mètres de profondeur, et même moins parfois. Au leurre souple, B... sortira un "sandrillon". Nous en touchons bien quelques uns - moi aussi je me suis mis au leurre souple - mais il s'agit de petits poissons. Nous insistons. Mais de plus en plus nos regards se tournent du côté de la voiture...Pêche à Santa Ana 062

   Retour à l'hôtel vers les 21h. Ca fait quand même une belle jounée de pêche, et nous estimons en avoir assez fait.

Nous avons fait connaissace avec ce lac qui ne nous laisse pas un souvenir impérissable. Un second test est nécessaire, avec des eaux plus basses. Demain, retour à la maison, avec arrêt dans notre "restau" habituel du val d'Aran. Où là non plus, on ne fait pas des repas de régime !.Pêche à Santa Ana 061

  

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19 septembre 2011 1 19 /09 /septembre /2011 12:19

            Belle prise

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     Fin août. Réunion annuelle de vieux copains. Pas pour la pêche : il faut varier les plaisirs. Mais comment aller à l'océan sans prendre les cannes ? Retrouvailles donc à Oléron pour faire le bilan d'une année de plus.

   Vieux copains éparpillés dans l'hexagone dont un seul a su garder son épouse. A moins que ce ne soit une seule épouse qui ait su garder son mari...Allez savoir !

   Mais être marié entraine des contraintes : c'est le couple M&M qui reçoit J-P...,Y...,R...,et moi-même. A leur résidence d'Oléron, coin très apprécié des gars du Nord. Il fait un peu frisquet, en cette fin du mois d'Août, et il faut bien viser les jours de sortie en bateau : le "rond dans l'eau classique". Boyardville, passage entre le fort Boyard et l'île d'Aix que l'on contourne, avec arrêt pour la bière sur l'île, et retour au port. Le temps d'une marée. A la voile, bien sûr.

   Fort de mon expérience récente aux Bijagos, je sors la canne qui n'a connu que les carangues de l'îlot de Kéré : un moulinet Shimano 10000 avec tresse de 20%  ( je crois... ) terminé par le fluococarbone de 80% qui a servi à prendre le dernier baracudas , sur une canne Garbolino 5 brins 60gr. Un peu prétentieux pour le golfe de La Rochelle, mais je ne me sens pas le courage de refaire le montage. Au bout, un poisson nageur.

    Temps ensoleillé, vent timide. Peut-être une force deux. Le bateau, un "océanis 32", se traine lamentablement. à 3 noeuds à peine. Il faut sacrément border pour le faire giter en remontant au près. Y... est à la manoeuvre : aucun risque. Les autres somnolent, se laissant doucement bercer...

   J'envoie mon poisson loin derrière, et je laisse filer un bon moment. Moulinet réglé, je pose ma canne contre le balcon arrière, talon coincé sous mon genou. Nous sommes cinq à rêvasser au soleil. Aujourd'hui, faut pas compter faire le tour de l'île d'Aix. Ce sera : voir  le fort Boyard et retour. La mousse, nous la prendrons après, au port.

   A babord, des voiles. A tribord, d'autres voiles. Derrière, trois jet-skis qui déchirent l'air et l'eau. Du boucan comme dix tronçonneuses réunies ! Ca claque l'eau : de quoi faire un jeux d'osselets de la colonne vertébrale ! Mais il y en a qui aiment. Et je parirais qu'ils n'ont même pas besoin du permis . Quand je pense que nous, pauvres pêcheurs, il nous à fallu nous taper un stage de 3 jours et donner 250€ pour obtenir le papier rose. Pour le moindre barcot qui se traine, poussé par un moteur d'à peine plus de 6CV

   En fait, moi je ne les vois pas. Je les entends à peine, à travers les brumes de mon sommeil.

   Un grand coup sous le genou... La canne coincée glisse...Le moulinet se met à chanter....( pour moi, le chant des carangues !! ) Je bondis sur ma canne qui décolle, me glisse des mains . Un vrai remake du" vieil homme et la mer" ! Le moulinet se coince dans le balcon arrière...Un coup de pot, sinon, tout partait à la mer. La bobine se vide toujours...La main dessus, je freine à mort...Rien à faire. La canne menace d'exploser, mais elle est vaillante et tient le coup. Du regard, je suis la tresse qui part très loin, avec au bout... un jet-ski ! Seul. Les deux autres sont loin devant. Il vrombit toujours, mais il n'avance plus. Le copain, à la barre du voilier, met dans l'angle mort pour l'arréter. Je met la canne horizontale, bloque le moulinet et attend la casse...Impossible. J'arrive à bloquer la bobine et me voilà en train de pomper...Je ramène le jet-ski qui a calé! Pourtant, d'après les hurlements et les mouvements désordonnés, mais violents, du propriétaire, je peux vous dire qu'il se défend bien, l'animal ! Les deux copains viennent à son secours. Ca s'agite fort, là bas, à plus de 100m. On sent de la nervosité dans le banc. Je pompe toujours...Je ne sais si c'est  le paquet de jet-skis ou le bateau qui bouge, mais c'est sûr,  ça se rapproche. Et tout à coup, plus rien...C'était un peu trop gros por moi. Cassé ? Ben non ! Décroché ! Le leurre me revient, intact

   Et pendant que le jet-ski reprend son souffle--au moins 10mn avant de repartir--Y...imperturbable à la barre prend le vent, et vogue la galère... Merci J-P... : pour notre voyage aux Bijagos, c'est du matos sétieux que tu m'as vendu.

    Et un copain de clôturer en disant :" heureusement que nous étions tous là pour voir... Si tu nous l'avais raconté, on ne t'aurai jamais cru ! ". Parce qu'on a un peu d'accent, ils croient tous, ces gens du Nord (au delà de la ligne Bordeau- Avignon ) que nous ne racontons que des galégeades !  

 

 

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                        Chute   libre

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           Cette année,c'est à peine si je suis allé taquiner les rares truites restant dans nos rivières. Mes genoux craquent comme de vieux cardans de 4L. Et en plus, ils me font mal. Avant d'effectuer le changement du droit, prévu  dans deux mois, je décide de tenter un dernier coup...

   Léger de coeur et frigant de corps, j'enfourche mon camping-car et fonce vers l'Espagne. Seul. Je n'aime pas étaler ma décrépitude devant les copains. De l'autre côté de la frontière, sous l'Andore, il existe un coin où les truites sont belles, grasses et malgré tout, vaillantes. Des arc-en-ciel, bien sûr, mais bien élevées. La rivière est douce, avec plats et plages gravillonnées.... Un coin bien pépère.

   Rendez-vous pris au téléphone, au premier bistrot, avec le responsable des permis de pêche qui me fera faire le tour, content de me montrer les grosses mémères qui fainéantent au soleil dans une eau trop basse, trop claire, trop calme et sans doute trop chaude...

   Installation de mon camping-car dans un coin reculé, pas loin de l'eau. A l'endroit où la rivière est le moins accessible: canalisée pour contenir les inondations. On marche 5m au dessus du lit de gravier.Pour descendre, pas d'escalier avec rambarde et tout et tout, pour handicapé débutant...

   Appuyé sur ma canne --mon bâton de wadding--posant mon cul rocher après rocher, j'arrive à l'eau et commence à dérouler la soie. Mouvement de toute beauté, plein de légèreté et d'élégance....sauf qu'il y a des arbres où va s'accrocher ma première mouche! Casse et rmonte....Pas plus petit que 16. Et montée avec un passe fil. Claire pour la voir sur l'eau. Ce ne sont pas les poissons qui commandent, mais moi qui décide !  Le monde à l'envers !  Pour arranger le tout, il y a des ablettes partout : pas la peine de mettre un cul-de-canard : sitôt posé, sitôt aspiré et rendu dans l'état d'un morceau de coton mouillé. Je pique,  malgré tout,  une  arc de 35cm environ, qui fait une magnifique chandelle digne d'une autochtone de la Firehole du parc de Yellowstone, au Montana. Décrochée. La seconde, je la ramènerai...pour la relâcher. Je suis sur un parcours " sin muerte ". Et quand bien même...

   La soirée avance. Je rmonte sur la digue pour chercher un fond de plat pour le coup du soir. Gros gobage sous moi. Pas facile de descendre.Entre rochers, branches et roncier, il y a une trace. Je m'approche sur le premier caillou, pose ma canne sur le second à 30cm plus bas. Je m'appuie tout en avançant...un pied dans le vide...Et...la canne s'enfonce lentement, glissant entre les pierres... Dans la fraction de seconde qui suit, j'ai jeté mon fouet mis mes deux bras en avant et...je plonge ! Poitrine en premier sur le premier rocher, je bascule cul par dessus tête. Je rebondis une ou deux fois et, entre branches et ronces atterris 5 m plus bas.Tête au sol, le reste quelque part au dessus... sonné...je souffle... Pas facile de remettre en place le haut, le bas, la droite, la gauche. La bulle de mon niveau dans le cerveau est tout éparpillée. Première chose : bouger. Ok. Tout fonctionne, même si ça grince un peu. J'arrive à me mettre droit; à remettre le gilet de pêche dans le bon sens. M'ont suivis : fond de canne avec moulinet. Le reste est resté à mi-chemin. Seulement déboîté. La bête sort du taillis meurtrie, mais entière. J'ai même récupéré soie, bas de ligne et mouche. En cinq secondes tout est rmonté et je tente ma chance là où était le gros gobage. Quand je fouette, ça fait un peu mal à gauche : une chance, je suis droitier ! J'ai une pensée pour ma chute au Maroc où le tendon de l'épaule gauche s'était arraché. Il a tenu le coup, car c'est plutôt sous l'épaule que j'ai mal. La truite qui gobait, cause de tous mes maux, est allée se balader ailleurs...Heureuse de son forfait.

   Il fait noir. C'est l'heure de revenir au camping-car. Soigner ses douleurs, car il y en a un peu partout. Sans doute une déchirure inter-costale à gauche. Problème : comment retrouver le passage dans le noir ? Je fais deux ou trois aller et retour. Nuit noire. Pas de lune. Et devant moi, un talus de 5m où je ne distingue rien. J'aperçois une vague clarté, un endroit un peu plus dégagé. Canne pliée, je grimpe à quatre pattes entre branche et ronces. Je me sens sanglier, très solitaire ! Je monte. Je suis presque en haut quand lache une branche dans ma main , et glisse mon pied droit de sur une pierre. Et je repars vers le bas, cul en premier pour atterrir presque délicatement, couché sur le dos, dans l'herbe grasse. Recommence ! Et cette fois, j'arrive jusqu'au bout, tout doucement. Et lentement jusqu'au camion.

   Quitter gilet, chaussures et waders," frère Jacques" ( les initiés comprendront ) et c'est avec un immense soulagement que je me sers un bon, très bon apéritif !

   Une envie bien naturelle me prend. J'ouvre la porte et enjambe mes chaussures pas rangées.Mon orteil droit s'emberlificote dans la lanière du nu-pieds. Et c'est reparti pour la troisième fois ! Au sol, je sais qu'il y a de la paille. Mains en protection, tête et épaule gaugue -- encore ! -- rentrées, j'effectue le plus magnifique roulé-boulé de ma vie et, sur mon élan, je me retrouve debout. Comme aux plus beaux jours de ma jeunesse, en salle, sur le tapis de sol. Pourtant, je suis parti de haut, et j'aurais bien pu " m'esclaffer" comme une wassingue mouillée. Je sais : d'aucun médiront qu'ayant la forme d'une grosse boule, c'est plus facile !  Que nenni !  Je me sers donc un second apéro. Faudrait voir à ne pas tomber trop souvent, ce soir......

   Le lendemain matin : dur, très dur. J'ai mal partout. Aujourd'hui, sur cette portion rivière, la pêche est fermée le mercredi. J'ai projeté de faire du tourisme. J'hésite. Bien calé derrière le volant, ça a l'air d'aller. Je démarre, et à la sortie de la piste j'hésite...,et finalement, je met le cap au Nord, vers l'Andore et la France.

   Arrivé dans la soirée. La nuit suivante, même dans un bon lit, ce sera très difficile. Le lendemain,tobib et radio ; une côte cassée ! Voilà pourquoi ça fait mal. On me prédit un mois et demi de convalescence. C'est bien. Juste le temps qu'il me reste avant l'opération destinée à me changer le genou droit..... Pour le gauche, on verra plus tard.

 

PS : Mes amis, ne dites jamais à mes proches que je suis tombé trois fois ; je ne leur ai parlé que de ma première chute...Ca leur rappellerait trop ça...Divers 012

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